Le préfet du Rhône a pris des mesures strictes à l'encontre de l'homme fiché "S" relaxé par la justice après une curieuse incursion à la cathédrale de Lyon.Il est interdit de séjour devant des lieux de culte chrétiens ou juifs "où des troubles à l'ordre public sont prévisibles de sa part"
La préfecture du Rhône a interdit mardi à un homme fiché "S" et assigné à résidence de paraître devant les lieux de culte chrétiens et juifs de la métropole de Lyon, au lendemain d'un jugement pénal à l'issue duquel il a été relaxé.Agé de 32 ans, cet homme né dans les Hauts-de-Seine a été jugé lundi en comparution immédiate "pour violences volontaires avec préméditation, sans ITT".
Il avait, le 17 juillet, déposé un sac "opaque" contenant des baguettes de pain à l'intérieur de la cathédrale Saint-Jean (5e arrondissement) avant de quitter les lieux rapidement.Selon ce trentenaire fiché pour radicalisation et dont la tenue vestimentaire témoigne d'une pratique rigoriste de l'islam, ce geste était avant tout un témoignage de "charité", ce que contestait le parquet de Lyon qui y a vu une volonté de créer une forme de psychose.L'homme avait été condamné à de la prison ferme en 2007 par une cour d'assises,pour des violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Multiplication des comportements provocateurs
Selon l'arrêté préfectoral que l'AFP a pu consulter, il "multiplie ces dernières semaines les comportements provocateurs" dans un contexte marqué par la menace terroriste: le dépôt du sac dans la cathédrale dont il est ressorti le sourire aux lèvres, une "posture immobile et insistante" devant les enfants d'une école catholique réputée de Lyon.
Le préfet du Rhône Michel Delpuech a donc pris un arrêté lui interdisant d'être présent dans la rue de cet établissement scolaire mais aussi à proximité des lieux de culte chrétiens et juifs de l'agglomération lyonnaise "dans lesquels des troubles à l'ordre public sont prévisibles de sa part".
Lors de son jugement, la veille, le parquet de Lyon avait requis une peine d'un an d'emprisonnement assorti d'un sursis de mise à l'épreuve de six mois et d'une interdiction d'entrée dans les lieux de culte.Dans le cadre de son assignation à résidence en vigueur depuis le 15 novembre 2015, l'homme doit pointer trois fois par jour au commissariat local