L'organisation de coopération policière internationale Interpol, basée à Lyon, a annoncé avoir rejoint la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI) pour "endiguer le flot de combattants étrangers" et "stopper son financement".
Interpol aura un rôle de "catalyseur" dans la dimension policière de la lutte contre l'EI, a déclaré jeudi son secrétaire général, Jürgen Stock, lors d'une réunion à Washington des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la coalition internationale.
"Partager (des informations) via Interpol, revient à étendre le périmètre de la sécurité nationale", a affirmé M. Stock. "L'une des clés est de construire un pont entre la zone de conflit - où est situé le coeur de Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) - et les services de police à l'étranger où Daech radicalise et frappe".
Selon M. Stock, la coopération entre Interpol et le Département de la Défense américain a ainsi permis de démanteler des réseaux de recrutement jihadistes et de localiser des "combattants terroristes étrangers" en transformant des informations déclassifiées en provenance des champs de bataille afghan ou irakien en "inestimables pistes d'enquête" à l'étranger.
"Dupliquer cette approche contre Daech permettrait d'accroître considérablement le succès des enquêtes à l'encontre des groupes affiliés partout dans le monde", a poursuivi le patron d'Interpol. "Trop souvent, les efforts des services doivent s'arrêter aux portes des zones de conflit", a-t-il complété.
M. Stock a précisé que des informations concernant plus de 7.500 combattants étrangers étaient déjà partagées par 60 Etats-membres via Interpol.
Menée depuis deux ans par les Etats-Unis, la coalition internationale contre le groupe ultra-radical sunnite comprend 66 membres.