Tel un phénix, la cité internationale de la gastronomie de Lyon espère renaître de ses cendres en 2023. La métropole de Lyon a pris les choses en main avec un nouveau projet en association avec, le précise-t-elle, tous les acteurs locaux.
La Cité internationale de la Gastronomie de Lyon a fermé ses portes en 2020 après moins d'un an d'exploitation faute de visiteurs. Elle rouvrira ses portes en 2023 dans le cadre d'un nouveau projet plus diversifié autour de l'alimentation.
Après le "fiasco" de la première mouture, "nous avons travaillé avec un comité qui réunit tout le monde. Les mécènes, qui nous ont aidés au début, mais naturellement tous les chefs, les acteurs du territoire, de la résilience alimentaire, de la justice alimentaire, les représentants des agriculteurs et naturellement des élus", a souligné Bruno Bernard. Le président EELV de la métropole lyonnaise qui porte le projet, a associé l'échec de la première tentative à une approche trop économique associée à une volonté de ne pas injecter d'argent public et un manque d'association avec les acteurs lyonnais que sont les chefs et les mécènes entre autres. "Il y a eu un raté qui a créé ce projet avorté qui n'a jamais trouvé son public et qui probablement manquait de sens" a-t-il déclaré en ouverture de la conférence de presse de ce jeudi 2 septembre.
Pas seulement un musée, mais aussi un espace de rencontres et d'expérimentation
La refonte, mise en route depuis un an, s'appuie sur le comité Rabelais, un groupe d'experts composé justement de restaurateurs, de nutritionnistes, de spécialistes de l'alimentation durable et d'élus, qui fera des propositions pour la programmation des différents espaces de la Cité nouvellement conçue. Ce temple du "bien manger" de 4.000 m2, situé dans le Grand-Hôtel Dieu en plein centre-ville, ne sera plus "uniquement un musée" comme auparavant, mais "un espace hybride" avec plusieurs lieux dédiés à des expositions, à l'éducation du goût des enfants, ainsi qu'au rassemblement des professionnels de la filière gastronomie, de la restauration, de l'agriculture, de l'alimentation et de la santé. La cité s'inscrit intégralement dans la politique agricole et alimentaire de la métropole.
Régis Marcon, membre de la première équipe, a été très présent au cours de cette seconde réflexion. Le chef auvergnat avoue que l'équipe n'était pas forcément prête lors de la première inauguration. Lui-même qualifie la scénographie choisie comme un échec mais il reste optimiste et enthousiaste face aux ambitions du nouveau projet. "Une des premières priorités du projet sont les enfants. Ce lieu sera ludique pour leur apprendre le produit, sa valeur alimentaire, son histoire, pour apporter un aspect ludique à l'alimentation et dieu sait que c'est important". Il voit la cité comme un lieu de rassemblement de tous les acteurs de l'alimentation, de la production à la consommation et un espace d'expérimentation et d'innovation. Rien de nouveau sous le soleil, pourrait-on dire ! En réponse à cela, le chef déplore la mésentente des acteurs lors du premier projet, avoue n'avoir pas été suffisamment entendu par l'équipe et rappelle l'impact du covid. Devant notre caméra, il a lancé un appel à un "collègue" lyonnais sans le nommer pour que cesse toute polémique.
D'un coût de fonctionnement de l'ordre d'un million d'euros par an, le projet va permettre d'ici 2023 "de multiplier les acquis, les évènements, les expériences", a assuré Bruno Bernard, évoquant des manifestations gratuites les premiers dimanches de chaque mois et d'autres payantes. Pour ces dernières, ce ne sera pas "un prix unique" mais une tarification "au cas par cas", a ajouté l'élu écologiste.
En attendant la nouvelle Cité, il est possible de voir à l'Hôtel Dieu gratuitement une exposition de photographies valorisant les produits des producteurs locaux, le premier dimanche du mois et pendant les Journées Européennes du Patrimoine.