Fermeture de la Cité de la Gastronomie : la Métropole de Lyon planche sur un nouveau projet

La Cité de la Gastronomie de  Lyon a annoncé, lundi 6 juillet, sa fermeture définitive. L'établissement, dédié à la gastronomie, subit les conséquences de la crise sanitaire. Le centre culturel avait été inauguré en octobre 2019. La Métropole de Lyon annonce vouloir un nouveau projet.

Sa fermeture à peine annoncée le 6 juillet 2020, la Cité Internationale de la Gastronomie de Lyon a immédiatement suscité nombre de marques d'intérêt. Quelques heures après l'annonce de Magma Cultura, gestionnaire du centre, la nouvelle équipe fraichement élue à la Métropole de Lyon indique vouloir travailler à un nouveau projet.
 


Objectif : rouvrir rapidement au public. Pour Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon, « c’est une opportunité de se réapproprier ce lieu emblématique du territoire. Je vais me rapprocher de l’ensemble des acteurs économiques, associatifs et institutionnels afin de travailler ensemble au futur de ce lieu." Une délibération devrait être soumise au vote fin juillet au sein de l'assemblée métropolitaine.
 

Le pourquoi de la fermeture 


La Cité Internationale de la Gastronomie de Lyon n'a pas eu le temps de conquérir lyonnais et touristes. Lundi 6 juillet, la société d'exploitation espagnole Magma Culture mandatée par la Métropole a annoncé sa fermeture. La nouvelle institution, hébergée à l'Hôtel-Dieu (Lyon 2) et inaugurée en octobre 2019, aura ouvert ses portes seulement pendant sept mois avant que le confinement et la crise sanitaire n'emportent ce temple de l'art culinaire lyonnais. 

Le communiqué explique : "Face à l'incertitude de l'évolution économique et touristique, et malgré tous nos efforts pour la sauvegarder, nous avons pris la décision de ne pas rouvrir la Cité et d'arrêter son exploitation."

Pour Régis Marcon, le chef étoilé et président du Comité d'orientation stratégique de la Cité de la Gastronomie, la décision de la société d'exploitation était inéluctable : "Avec le Covid, tout a été mis à plat et surtout ça met à plat Magma culture (la société d'exploitation). Ils ont plusieurs musées en Europe qui ont les mêmes difficultés. Pour eux le mieux c'est d'arrêter."

Malgré l'autorisation de rouvrir au public à l'issue du déconfinement, les portes étaient restées closes. La direction avait justifié cette décision "à cause de son mode de fonctionnement basé sur des démonstrations collectives."
20 millions d'euros
La Ville et la Métropole de Lyon avaient vu les choses en grand pour consacrer la gastronomie lyonnaise, reconnue patrimoine immatériel de l'humanité de l'UNESCO. Le coût de lancement s'élevait aux alentours de 20 millions d'euros dont 4 millions financés par les collectivités. L'ancien maire de Lyon et ancien président de la Métropole, Gérard Collomb, s'était battu pour  trouver des mécènes et faire émerger l'institution culinaire. Interrogé mardi 7 juillet, il se disait attristé de cette annonce et surpris d'avoir vu confier l'exploitation par la Métropole à une société espagnole après son départ au ministère de l'Intérieur : "C'est quelque chose qui va nuire à la cuisine lyonnaise. Peut-être il n'y avait pas assez de dégustation, c'était quelque chose de trop muséal. Pour moi, ça devait être la maison des restaurateurs, j'aurais bien vu cette Cité travailler avec tous les commerçants et suivant les saisons mettre un produit à l'honneur."

Il n'y avait pas assez de dégustations, c'était trop muséal.

Gérard Collomb




Dès sa création, le projet avait suscité la polémique parmi les acteurs de la gastronomie. Les "Toques blanches" qui n'avaient pas été conviées à l'inauguration, avaient boycotté  l'institution. L'association de chefs reprochait de ne pas avoir été associée au projet.  Pour son président, Christophe Marguin, cette fermeture n'est pas seulement liée à la crise sanitaire : "c'est le projet qui est mal né, il y a eu un manque de concertation totale avec les métiers de bouche" et poursuit "les politiques ont agi seuls dans leur coin. Ils n'ont pas su écouter".
 

 Un projet mené sans concertation.

Christophe Marguin, président des Toques blanches


A peine née, la Cité de la Gastronomie se trouvait sous le feu des critiques : des tarifs trop onéreux (12 euros pour la visite et 12 euros pour la dégustation) et un établissement accusé d'être une coquille vide. L'objectif de 300.000 visiteurs dès la première année s'est révélé rapidement illusoire. La Cité qui occupe 4.000 mètres carrés du Grand Hôtel-Dieu voulait offrir une vision pluridisciplinaire de l'art culinaire dans la capitale des Gaules à travers d'illustres Lyonnais : le piano de cuisson de Paul Bocuse côtoyait la marmite de la mère Brazier. 

 

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