Quel avenir pour les Halles de Tours et son quartier ? : le point sur les appels à projets

La ville de Tours lance un appel à manifestation d’intérêt pour les Halles de Tours, avec une ambition, en faire un lieu phare de la cité de la gastronomie, en lien avec l'institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation, à l'origine du classement en 2010 du "repas gastronomique des Français" par l'Unesco . Au coeur des halles, 3 étages inoccupés et 2000m2 où imaginer des projets en lien avec ce label international attribué à la ville en 2013.

Cet A.M.I. Appel à Manifestation d’Intérêt concerne l’occupation des 3 étages Nord des halles, plus de 2000 m2 au total. Les candidats peuvent proposer une occupation totale des 3 étages ou seulement 1 ou 2 étages. Sylvain Bénaïn, chargé de projets à la Direction de la Valorisation du territoire, nous dresse les contours attendus. 

On cherche un projet qui s’inscrit dans la politique de la ville, à savoir un projet plutôt social, écologique, créatif, solidaire et assez frugal

Sylvain Bénaïn Chargé de projets -Ville de Tours

Un projet qui ne nécessite pas forcément de gros investissements ou d’importants travaux. Les surfaces sont brutes à part les anciens locaux de France 3 aménagés au 2ᵉ étage et l’idée c’est qu’est-ce qu’on peut faire avec ces locaux tels quels.

Un nouveau projet pour un second souffle

La proposition doit aussi s’inscrire dans le cadre de la cité internationale de la gastronomie. C’est très ouvert au niveau des projets : expositions, créations, il n’y a pas de limite. Mais le chargé de projet ajoute "Parce qu’on est dans les halles, il y a des commerçants renommés et appréciés donc il faut qu’il y ait un lien entre eux, le projet et aussi l’environnement du Vieux Tours". L’ambition est d’inscrire les Halles dans une démarche d’urbanisme transitoire, pour une durée d’exploitation entre 2 et 5 ans, précise-t'-il. "Cette durée maximale de 5 ans permet à certains projets de se lancer et de voir si c’est viable. À terme, on verra où on est et si c’est quelque chose qui peut se pérenniser ou pas, ou se renouveler."

Un peu d'histoire...

Après la destruction des anciennes halles de type "Baltard" ouvertes en 1866 et démolies à partir de 1976, Jean Royer, ancien maire de Tours inaugure en avril 1980, le complexe des halles, un paquebot de verre et d’acier, une architecture qui symbolise la modernité.  Une halte-garderie à l’extérieur, des produits alimentaires au rez-de-chaussée du bâtiment, mais aussi des boutiques, fleuriste, droguerie, salon de beauté et des locaux au 1^er étage pour les syndicats, des associations comme le club de billard très apprécié des tourangeaux ! Mais associations et syndicats quitteront les lieux au fur et à mesure pour permettre le lancement d’un projet ambitieux en 2017 porté par Christophe Bouchet, alors maire de Tours. Icade, le promoteur immobilier, remporte le concours face à 3 autres cabinets d’architectes. Le projet chiffré à 50 millions d’euros tenait aussi compte de ce nouveau titre "Tours, cité de la gastronomie" pour développer le rayonnement touristique de la ville. Mais en plus de la rénovation des halles, le volet immobilier avec construction de logements sera stoppé net par les commerçants, propriétaires ou copropriétaires des halles en 2019.

Quel avenir pour les Halles ?

Des visites découvertes ont commencé sur le site des halles. Une trentaine de porteurs de projets, sont venus explorer les atouts du bâtiment, possibilité d’une terrasse au 2ᵉ étage, des vues spectaculaires à l’Est au 2ᵉ et 3ᵉ étage.  Il faut aussi tenir compte des contraintes de cet édifice patrimonial. Une seconde visite technique aura lieu fin septembre et les dossiers complets pour l’appel à Manifestation d’Intérêt devront parvenir au plus tard le 11 octobre 2024 à la mairie de Tours. Tous les renseignements sont disponibles sur le site de la ville et c’est la Direction de la Valorisation du Territoire qui gère ce projet.  Le jury se réunira le 8 novembre 2024, un jury composé d’élu.e.s de la ville, mais aussi de représentants de l’association des commerçants et de membres de l'IEHCA, l'Institut Européen d'Histoire et des Cultures de l'Alimentation où se situe la villa Rabelais. "Plusieurs projets peuvent être retenus et ensuite selon leur modèle économique et le calendrier, ils seront lancés" indique Sylvain Bénaïn.

Un lieu phare de la cité de la gastronomie

Nul doute que les tourangelles et tourangeaux, très friands de ce lieu, et les commerçants des halles attendent beaucoup de ce nouveau souffle recentré sur la gastronomie pour développer l’attractivité de Tours, cité internationale de la gastronomie. Sylvain Bénaïn conclut "On souhaite mettre les halles en valeur pour s'inscrire dans le souhait de slow tourisme de la ville. Il faudrait qu'il y ait des liens entre les Halles et la Villa Rabelais pour que les gens passent d'un lieu à l'autre. Ils font leurs courses aux halles et viennent s'intéresser à l'histoire de la gastronomie à la Villa Rabelais." La promenade gastronomique   pourrait se poursuivre dans le nouveau jardin des aromates, une nouvelle valorisation du territoire en lien avec le label de Cité internationale de la gastronomie partagé avec Dijon, Lyon et Paris-Rungis.