Qu'est-ce que l'OIV ou "l'ONU du vin" qui installe son siège à Dijon ce samedi ?

Ce week-end, la France et le monde des amateurs de vin auront les yeux rivés sur Dijon. Au cœur de la Côte-d'Or, la cité des Ducs inaugure le siège de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Mais quelle est l'utilité de cette "ONU du vin" ? Des experts du vin nous ont répondu.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dijon va finalement devenir la capitale mondiale du vin (au moins pour un week-end) ! Ce samedi, l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) inaugurera son nouveau siège à l'hôtel Bouchu d'Esterno, en plein cœur de la cité des Ducs.

Mais au fait, c'est quoi l'OIV ? À quoi va-t-elle concrètement servir ? France 3 Bourgogne a posé la question à des professionnels du vin. 

Que fait l'OIV pour les vignerons au quotidien ?

Thiébault Huber, président de la CAVB (confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne) et viticulteur à Meursault (Côte-d'Or) : "Beaucoup de choses, on ne s’en rend pas bien compte. L’OIV agit sur trois choses principalement : la technique, la sécurité et la santé autour du vin."

Une réglementation et une harmonisation pour les 51 pays, c’est toujours mieux. Ça va faciliter après la circulation des vins entre ces différents pays.

Thiébault Huber

CAVB

"En ce moment par exemple, il y a la règle de l’étiquetage. Demain, on va être obligés d'indiquer nos ingrédients sur nos bouteilles. C’est l’OIV qui a décidé de ce qui allait être comptabilisé comme un ingrédient, et quels ingrédients allaient être listés sur nos étiquettes."

"C’est concrètement une harmonisation internationale de l’OIV, qui redescend jusqu’au petit domaine comme le mien qui est vraiment un domaine familial."

"On parle aussi beaucoup de produits désalcoolisés. Cela fait une dizaine d’années qu’au sein de l’OIV, on teste de nombreuses techniques de désalcoolisation. Ils ont dressé une liste de ce qui est réglementaire ou non pour pouvoir désalcooliser les vins."

"Ce qui est aussi très important, c’est toute la recherche technique mise en commune. C’est une richesse incroyable.

Des recherches sont faites pour des millions d’euros, de dollars, ou de pesos dans le monde entier et c’est le seul lieu où tout le monde se met autour de la table et partage ses résultats.

Thiébault Huber

CAVB

"Ça fait progresser tout le monde et on gagne énormément de temps."

Et pour les sommeliers, quelle place occupe l'OIV ?

Fabrice Sommier, président de l'Union de la sommellerie française (USDF) et originaire de Mâcon : "C’est une source importante d’information. Il y a toujours une place réservée à la sommellerie au conseil de l’OIV. C’est une entité un peu différente qui gère les vignobles. Je comprends l’image de “l’ONU du vin”.

C’est un peu le gendarme régulateur de la viticulture

Fabrice Sommier

président de l'Union de la sommellerie française

"C’est un peu le gendarme régulateur de la viticulture, même si on sait que chaque pays peut avoir des législations internes différentes. Mais cela permet de travailler en symbiose, donc c’est intéressant."

Le fait de s'implanter à Dijon peut-il avoir un impact positif pour la région ?

Thiébault Huber (CAVB) : "Le fait d’avoir l’OIV à Dijon, pour nous c’est beaucoup plus pratique de partager nos travaux et chercher des informations à Dijon, plutôt que d’aller les chercher à Paris ou ailleurs dans le monde."

"On a déjà noué des liens avec le président de l’OIV qu’on voit maintenant régulièrement, puisqu’il est là à nos chapitres, à nos dégustations... Il y a forcément une relation qui est beaucoup plus proche qu’on n’aurait pas pu avoir si l'OIV était restée à Paris ou si elle était partie à Bordeaux. Pour ça, c’est une chance pour les Bourguignons d’avoir l’OIV ici."

Il y a cette notion de rayonnement international des vins français dans le monde, on ne peut en être que très fiers. Ensuite, il y a aussi cette proximité aux vignobles. Je pense que c’est très important qu’un institut international comme l’OIV soit connecté à un vignoble.

Thiéault Huber

président de la CAVB

"C’est un avantage énorme et un rayonnement incroyable et inespéré pour Dijon et la Bourgogne. Il va y avoir énormément de colloques tout au long de l’année. L’OIV reçoit des délégations pour qu’elles rendent leur résultat de recherches, qu’elles émettent leurs avis sur la santé, sur la réglementation autour du vin, etc. Tout ça se fera à Dijon !"

"La ville va vraiment être le poumon de l’évolution de la filière vin dans la réglementation, dans la technique et dans la protection des populations par rapport à la santé et l’environnement."

Comment jugez-vous ce choix de s'implanter en Bourgogne ?

Fabrice Sommier (sommeliers de France) : "Déjà, ce qui est super important, c’est que le siège sera en France. Sans faire du cocorico aigu ou de la prétention mal placée, ça veut dire aussi que la France garde la main sur la viticulture et l’identité du vin. Que ce soit en Bourgogne dans une région viticole mythique, c'est un important "plus". Même si l'OIV avait de belles installations à Paris, je pense qu'elle sera plus proche de la viticulture et la vigne en Bourgogne."

"C’est une reconnaissance qui ne doit pas s’attribuer à la Bourgogne, c’est une reconnaissance importante pour la France. Après, que les dirigeants de l'OIV aient choisi la Bourgogne pour implanter le siège, je pense que c’est aussi une stratégie assez intéressante."

Je pense que c’est aussi une stratégie assez intéressante, parce que la Bourgogne est au cœur des carrefours de plusieurs vignobles et qu’on n’est pas très loin de toutes les autres régions d’Europe.

Fabrice Sommier

sommeliers de France

"C’est bien pensé. C’est aussi un vrai clin d’œil aux traditions séculaires bourguignonnes du vin et c’est intéressant. Il y a aussi un côté économique. En organisant des choses et en faisant venir du monde ça va permettre de faire découvrir des choses, comme la ville de Dijon ou même toute la région." 

"C’est une bonne pioche. Paris doit leur coûter un peu une fortune ! À Dijon, le coût est moins important. Ensuite, je pense surtout qu’ils avaient envie de se rapprocher de tout ce qui peut être fait au niveau de la viticulture locale."

► L'inauguration du siège situé à l'hôtel Bouchu D'Esterno aura lieu le 12 et le 13 octobre. Pour le grand public en revanche, il faudra attendre le 19 et le 20 octobre pour découvrir ce lieu emblématique.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information