"Il y a bien une inspection qui a été diligentée", indique le ministère de l'Education nationale. L'Inspection générale de l'Éducation nationale est chargée d'enquêter sur une altercation survenue entre un professeur et un parent d'élèves qui l'accusait d'être islamophobe.
"Ce n'est pas une inspection "sanction". C'est pour objectiver les faits et la réponse apportée (...) On a eu ces derniers temps plusieurs cas de menaces sur des professeurs et l'idée c'est de systématiser les inspections pour avoir une visibilité plus large sur le traitement de ces faits", a précisé le ministère de l'Education nationale.
Cette procédure aurait déjà donné lieu à des entretiens, au collège des Battières de Lyon (5e arrondissement) et au rectorat. Les faits remontent au 9 novembre. Questionné dans une classe de cinquième sur une vidéo attribuant des propos islamophobes au président Emmanuel Macron, l'enseignant d'histoire-géographie a cherché à déconstruire cette "fake news" en évoquant le principe de laïcité, quelques jours après l'hommage rendu à l'enseignant assassiné, Samuel Paty.
Ses propos ont été rapportés et "déformés" selon ses collègues, au père de famille qui s'est alors rendu au collège pour accuser l'enseignant d'islamophobie. Le professeur avait déposé plainte le 13 novembre et après audition des intéressés, qui avaient écarté toute violence physique dans leur confrontation, le parquet avait classé sans suite la procédure deux jours plus tard.
Une altercation mal gérée par l'administration selon les syndicats
Depuis l'altercation, l'enseignant, en arrêt de travail, ses collègues et les syndicats attendaient "une réponse institutionnelle forte" - convocation de la famille et déplacement des élèves - qui n'est jamais venue selon eux.
Le rectorat s'est défendu la semaine dernière en assurant avoir fait le nécessaire en déclenchant le jour des faits "le protocole d'accompagnement et de suivi" pour les personnels victimes d'agression.
Avant les vacances de Noël, un des enfants à l'origine de l'épisode avait en outre introduit un couteau dans le collège, ce qui lui avait valu une journée d'exclusion, sanction jugée là encore insuffisante.
C'est l'enseignant au final qui a demandé à changer de collège, envisageant même de quitter le métier, ce qui a déclenché une grève de ses collègues à la rentrée de janvier.
Au final, les deux enfants ont été changés d'établissement lundi 11 janvier, selon le rectorat. Une décision prise en accord avec leurs parents lors d'un entretien avec l'inspecteur d'académie la semaine dernière. Le père de famille avait refusé toute rencontre jusqu'alors.