Lyon : Les parents de Dimitri toujours privés de leur fils

De jeunes parents lyonnais, suspectés de maltraitance, ont été privés de leur fils Dimitri fin 2017. L'enfant a été placé alors qu'il n'était qu'un nourrisson. Depuis, le couple se bat pour prouver que l'enfant souffre d'une maladie génétique héréditaire pouvant provoquer des fractures.

Pour Aurélie et Nicolas Debec, les parents de Dimitri, le cauchemar a commencé à l'automne 2017 avec un passage aux urgences pédiatriques et un signalement à la justice pour maltraitance. Le nourrisson, âgé alors de deux mois, présentait une fracture suspecte. L'enfant est alors retiré à la garde de ses parents et placé d'autorité. Ses parents sont mis en examen pour "violence habituelle sur mineur". Jusqu'à la découverte de la maladie génétique dont sont porteurs les deux parents de Dimitri : il s'agit du syndrome d'Elhers-Danlos.
Le diagnostic a très vite été établi par un spécialiste parisien. Hérédité oblige, l'enfant serait aussi atteint par la maladie. Et l'expert parisien certifie que le syndrome d'Elhers-Danlos peut être à l'origine de fractures spontanées chez un nouveau-né. Avec cet élément médical, les parents de Dimitri pensaient être hors de cause... mais à ce jour, le couple n'a toujours pas récupéré son enfant.  
 

Aurélie et Nicolas, toujours privés de leur fils

La situation de cette famille lyonnaise n'a pas évolué. Dimitri est toujours placé. Aurélie et Nicolas ne savent toujours pas quand ils seront autorisés par la justice à le récupérer. En cause : les experts nommés par la justice dans cette affaire n'ont toujours pas rendu leur rapport. Il a pourtant été commandé voilà un an. L'attente est insoutenable pour le jeune couple. Des visites hebdomadaires sont organisées mais les parents de Dimitri ne disposent que de deux heures chacun par semaine avec leur fils. Et ce sont des visites séparées.

Leur enfant leur a été enlevé voilà déjà un an et demi. "Aujourd'hui il court derrière un ballon," explique la mère de Dimitri. "On a loupé tellement de choses: les premiers mots, les premiers pas, les premiers dessins," se désolent les parents marqués par l'absence de leur petit garçon. Le couple dit avoir eu confiance en la justice. Aurélie et Nicolas ont essayé d'apporter à des élèments pour démontrer que leur enfant est en fait atteint d'une maladie génétique héréditaire.  "Au final, la justice est très longue. On a toujours espéré, on a toujours eu confiance et regardez où on en est !" constate avec amertume la jeune mère. 
Les experts n'ayant remis leur rapport, les parents de Dimitri ont une crainte : une nouvelle prolongation de la mesure de placement de leur fils prononcée courant mars par la juge pour enfants. Le placement de Dimitri pourrait encore durer plusieurs longs mois. 

Le reportage de V.Benais et S.Adam

Le rappel des faits en février 2018