A Lyon, l'arrêté préfectoral rendant obligatoire le port du masque à l'extérieur a été retoqué par le Tribunal Administratif pour apporter un peu de souplesse. De quoi se mélanger les pinceaux, et rajouter encore un peu de confusion. Réactions.
Il y a d'un côté les contraintes sanitaires, et de l'autre les contraintes administratives et judiciaires : la justice exige de nouvelles règles portant sur l'obligation du port du masque à l'extérieur à Lyon et Villeurbanne, le préfet devra donc modifier son arrêté, pour prendre en compte certaines souplesses de lieux et d'horaires.
"Endiguer cette épidémie et sauver des vies"
Après cette décision, les réactions sont variées. Le maire EELV de Lyon Grégory Doucet, déclare sur notre antenne que l'essentiel est de porter son masque, tout le temps:
► "L'important c'est de ne pas perdre son masque. C'est surtout d'avoir en permanence son masque sur soi, et de le porter dans les situations qui l'exigent, c'est-à-dire dès lors que la distance physique entre deux individus n'est pas assez grande pour limiter la transmission du virus. Moi je me donne une obligation de résultat. On prend une mesure, elle n'est peut-être pas approprié à un moment donné, on la corrige, on cherche en permanence la bonne mesure qui fera qu'on puisse progresser et qu'on puisse endiguer cette épidémie et qu'on puisse sauver des vies. C'est çà qui importe."
Vers une obligation du masque plus souple
Le tribunal administratif de Lyon a demandé, vendredi 4 septembre, au préfet du Rhône d'assouplir ses arrêtés sur l'obligation généralisée de porter un masque à Lyon et Villeurbanne. La préfecture doit donc publier un nouvel arrêté excluant les lieux qui ne sont pas caractérisés "par une forte densité de population" ou "des circonstances locales susceptibles de favoriser la diffusion" du coronavirus. Le juge des référés avait été saisi par l'association lyonnaise "Les Essentialistes Auvergne-Rhône-Alpes".
L'obligation devra être levée également dans "les périodes horaires durant lesquelles aucun risque particulier de propagation de ce virus n'existe", ajoute-t-il, précisant que la préfecture a jusqu'au mardi "8 septembre à 12h00" pour édicter un nouvel arrêté faute de quoi celui en vigueur sera suspendu.
Un nouvel arrêté en préparation
Sur Twitter, le préfet du Rhône Pascal Mailhos a indiqué qu'il prenait acte de la décision, assurant qu'il ajusterait avant mardi son arrêté "afin qu'il permette de répondre aux demandes des juges, à savoir des adaptations horaires et géographiques". Et ce, "en lien étroit" avec l'Agence régionale de Santé "et en concertation" avec les mairies lyonnaise et villeurbannaise.
"Sauvegarder les libertés individuelles"
"Après Strasbourg et Pau, c'est un nouveau coup porté aux arrêtés préfectoraux sur base juridique incertaine", a salué dans un communiqué Me Sébastien Bracq, l'avocat de l'association qui regroupe des "citoyens indépendamment de tout engagement politique, syndical ou militant". Il s'est félicité que "le recours au juge permette de sauvegarder les libertés individuelles".
L'arrêté attaqué, en vigueur depuis mardi dernier, imposait de jour comme de nuit le port du masque aux personnes de plus de 11 ans, sauf pour les joggeurs et les cyclistes. Auparavant, le port du masque n'était obligatoire que dans certains secteurs particulièrement fréquentés de Lyon.
L'obligation reste en vigueur
"Dans l'attente d'un nouvel arrêté, le port du masque obligatoire reste en vigueur à Lyon et Villeurbanne", a conclu le préfet Mailhos, rappelant que le juge avait bien confirmé vendredi "le bien-fondé de mettre en place une obligation de port du masque pour garantir la sécurité sanitaire" du public.