L’élan de solidarité, c'est la raison d'être des prêtres du Prado, une œuvre religieuse née au 19e siècle en plein cœur de Lyon. Antoine Chevrier, son père fondateur a formé des prêtres "pauvres parmi les pauvres". Leur message humaniste est toujours d'actualité.
Zaïna a fui l'Irak. Elle est de ceux à qui Daech a donné 48 heures pour choisir entre un Islam ultra-radical... et l'exil ! Elle fait partie des deux familles de migrants, arrivées en novembre dernier à Limonest. Ils ont été accueillis et logés par une autre famille, spirituelle celle-là: celle des prêtres du Prado.
Assistés par une vingtaine de bénévoles du quartier, les religieux se relaient pour aider ces migrants, dans leur vie quotidienne et leurs démarches. Zaïnab elle, veut rester très discrète: son mari est toujours bloqué à Erbil, en Irak.
Ces migrants sont accueillis à la Maison du Prado de Limonest, à quelques distances du centre de Lyon. Mais la vocation du père Antoine Chevrier est née au bord du Rhône, dans un quartier à l'époque mal famé : La Guillotière.
L’esprit du fondateur
Et c'est là que se trouve la tombe du père Chevrier. A l'époque, les enfants vont à l'usine dès 8 ans, et sont à peine mieux considérés que des outils. Lui ne les fait pas travailler, il les instruit. Bien vite, le père Chevrier décide de former des prêtres, ils seront "pauvres parmi les pauvres".
Quand la révolte des communards déchire le quartier, les habitants de la "Guille" protègent le Prado et ses prêtres. En pleine insurrection, la chapelle sert même d'infirmerie. Aujourd'hui, il y a 3.000 Pradosiens dans le monde, et 400 prêtres en France, appuyés par des sœurs et des laïcs.
Des séminaristes se forment au Prado, et des prêtres viennent du monde entier pour approfondir l'œuvre du père Chevrier. Mort en 1879, il a été béatifié par le pape Jean-Paul II, lors de son passage à Lyon.
Réponse à la haine
A ceux qui pensent qu'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, l'œuvre du fondateur du Prado reste une réponse actuelle, même après 150 ans.
Finalement les plus pauvres, comme Zaïna et sa famille, sont ceux qui savent le mieux réveiller notre humanité.