Malgré le confinement et la crise de la Covid-19, les prix de l'immobilier lyonnais poursuivent leur progression, selon les premières données des professionnels du secteur. Tour d'horizon d'un marché que rien ne semble pouvoir arrêter.
Même pas mal. Après le confinement et malgré la crise liée à la Covid-19, les prix de l'immobilier lyonnais poursuivent leur ascension, selon les premières données disponibles à l'issue de l'été 2020.
La hausse a ralenti, mais s'est poursuivie
"Le confinement n'a pas eu d'impact important sur l'immobilier à Lyon", explique Nicolas Bouscasse, président de la FNAIM du Rhône. Le premier syndicat de l'immobilier n'est pas encore en mesure de dévoiler de chiffres précis, mais son président constate que la tendance reste orientée à la hausse : "le rythme de croissance a légèrement ralenti mais les prix augmentent toujours". Une tendance confirmée par le site meilleursagents.com. Dans son étude, Lyon apparaît même comme le marché le plus résistant de France avec Nantes après le confinement. Selon les chiffres qu'il a compilés, les prix auraient ainsi progressés de 4.9% pendant les 6 mois précédents le confinement, avant de progresser encore de 1.9% à Lyon entre le 15 mars et le 1er septembre 2020. Alors qu'à Paris comme à Toulouse, les prix se sont (légèrement) retournés à la baisse après le confinement.
+11.5% en moyenne en 1 an !
Sur l'ensemble de l'année écoulée, malgré la période de crise sanitaire, la progression des prix s'avère même exceptionnelle à Lyon. Selon le baromètre de l'association LPI (Les Prix Immobiliers), qui regroupe la majorité des établissements de crédits nationaux, et l'agence leader du secteur, le site Seloger.com, les prix ont progressé de 11.5% en moyenne depuis septembre 2019 à Lyon. En fonction des arrondissements, ils grimpent de 7.1% dans le 1er, et jusqu'à 15.7% dans le 8e. Selon le baromètre LPI-Seloger, le mètre carré se paie désormais 5 536€ en moyenne dans l'ancien à Lyon. De son côté, la chambre des notaires du Rhône évoque une hausse de 9% des prix sur un an, mais ses chiffres sont légèrement retardés car ils se basent sur les transactions et non sur les compromis de vente, (que suit le baromètre LPI-Seloger), qui eux sont signés en amont.Une dynamique solide sur tous les marchés
Si le coronavirus n'a pas bouleversé l'évolution du marché immobilier lyonnais, c'est que celui-ci est soutenu par des facteurs structurels : la demande y est largement supérieure à l'offre. Frédéric Aumont, président de la chambre des notaires du Rhône, explique : "on est sur une moyenne de près de 3 demandeurs pour une offre, et pour les biens de qualité, s'il y avait 10 candidats avant la crise du Covid, il y en a encore 5 aujourd'hui!" Conséquence, les prix continuent à grimper, aussi bien dans le domaine des transactions immobilières que sur le marché des locations : "en location on a un marché qui reste extrêmement tendu, l'offre manque ! Les stocks de logements disponibles sont presqu'inexistants ! Dans le meilleur des cas, les régies ont à peine 10% de stock disponible," constate M. Bouscasse. Quant à l'immobilier de bureau, dont la bonne santé peut influer sur le marché des logements pour particuliers, il reste globalement actif, malgré les incertitudes économiques.Des envies d'extérieur...
Les professionnels rapportent toutefois un changement bien visible à Lyon comme ailleurs en France : après le confinement, les agences ont toutes signalé un regain d'intérêt des acquéreurs pour les espaces extérieurs. Bertrand Gstalder, directeur de Seloger.com, évoque "plus de demandes de maisons et une attention particulière sur les espaces extérieurs" à nos confrères du Monde. Frédéric Aumont, président de la chambre des notaires du Rhône, confirme : "il y a une demande plus forte pour les maisons individuelles et pour les espaces extérieurs en général".En revanche, alors que semblait se dessiner un mouvement de fuite des grandes villes après un confinement vécu parfois difficilement par les citadins, le président de la FNAIM du Rhône ne constate aucun mouvement significatif d'exode : "après réflexion, les personnes constatent qu'il y a des impératifs professionnels, des attaches sociales et familiales, des problématiques de transport, d'environnement, de budgets, qui font que le projet ne se concrétise pas," conclut-il.