Pollutec est le salon de référence de l'économie de l'environnement en France, avec 2200 exposants et 70 000 visiteurs, tous les deux ans. Sans Covid, sa 18ème édition se serait tenue ces jours-ci à Lyon-Eurexpo... Depuis le 1er décembre, c’est finalement une version digitale qui se déroule.
Pour Alexis de Gérard, directeur du salon Pollutec, invité d’« Entre-deux », ce matin, sur France 3 Rhône-Alpes, il était inenvisageable de renoncer tout à fait à ce grand rendez-vous du business de l'environnement... "Nous avons tenu à maintenir un temps fort cette fin d'année", explique-t-il. "Pour donner la parole à tous les secteurs de l'environnement - l'eau, l'air, les déchets - et pour la relance économique : de nombreux exposants nous ont dit qu'ils avaient besoin de cet événement pour relancer leur activité".
Concrètement, entre le 1er et le 4 décembre, PollutecOnline, ce sont 65 conférences, 3000 rendez-vous d'affaires organisés entre professionnels de 66 pays, et un catalogue de solutions. Tout est accessible depuis internet : à distance, et à distance seulement. Et pourtant, "ce n'est pas un pis-aller, car le digital va clairement entrer dans les habitudes de l'événementiel", d'après Alexis de Gérard. "On est bien conscients que rien ne remplacera la convivialité de notre salon, mais c'est un outil qui est très complémentaire : à l'avenir, une part de digital restera présente sur notre événement pour nous permettre d'élargir notre audience".
"Le digital va perdurer l'événementiel"
A titre d'exemple, en temps normal, le salon Pollutec propose 400 conférences sur tous les sujets de l'environnement : une manne d'informations qui pourra être valorisée sur internet. Pas au point de se substituer à un rendez-vous physique car, comme le dit Alexis de Gérard, "rien de tel que la convivialité pour favoriser le climat des affaires ; on le sait, les contrats signés sont parfois le résultat de rencontres fortuites".Pollutec doit s'adapter à la crise du Covid-19, tout comme l'économie de l'environnement a subi la pandémie, et notamment le premier confinement. "Certains secteurs ont été fortement affectés, et notamment l'industrie, où les chaînes d'approvisionnement ont été rompues", précise le directeur de Pollutec. "De même que le BTP, où tous les chantiers ont été arrêtés". A contrario, les secteurs des services et de l'énergie, plus digitalisés, ont pu continuer de tourner presque normalement.
La pandémie : une opportunité pour le business vert
Par ailleurs, la crise sanitaire a permis de mettre au premier plan les préoccupations environnementales. "Jamais la prise de conscience au niveau mondial n'a été aussi importante", se réjouit Alexis de Gérard, "et par exemple, la question de la qualité de l'air a fortement émergée, cette année, sous l'angle de la santé".
Autre levier important de développement, pour le secteur de l'environnement : le plan de relance. Sur 100 milliards d'euros qui doivent être dépensés sur 2 ans, 30 milliards seront consacrés à la transition écologique. Le patron de Pollutec rappelle que "ces fonds vont bénéficier à la rénovation des bâtiments, à l'énergie, aux transports, à l'agriculture... Ce sont des pans entier de l'économie verte qui sont concernés, ajoute-t-il, et nous savons par expérience que tout est imbriqué, alors cela va rejaillir sur tous les secteurs de l'environnement."
Concrètement, le secteur attend que soient émis des appels à projets, via l'ADEME notamment : sur les sites et sols pollués, par exemple - avec la réhabilitation d'anciens sites industriels -, ou sur des grand projets, comme le Grand Paris ou les prochains Jeux Olypmpiques.
En attendant, PollutecOnline se poursuit jusqu'à vendredi soir, 4 décembre. Pour en connaître le programme, cliquez ici.