70 personnes étaient rassemblées, lundi 6 juillet au matin, devant l'Alliance française dans le 3e arrondissement de Lyon. Enseignants et étudiants protestent contre un plan social qui prévoit la suppression de 27 postes sur 35.
Tout juste rouverte le 2 juin dernier après le confinement, l'Alliance française de Lyon prévoit la suppression de 80 % de ses effectifs. La totalité des 20 enseignants et sept postes d'entretiens et administratifs seraient concernés par ce plan social annoncé par la direction le 19 juin. Un coup de semonce pour cet établissement présent à Lyon depuis 35 ans.
Avec le Covid, un effondrement du nombre d'étudiants
L'association pour la promotion de la langue française subit de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. Avec la pandémie, le nombre d'étudiants étrangers a chuté drastiquement. Chaque année 2000 étudiants viennent apprendre le français au sein de l'Alliance française de Lyon, avec la crise, ils sont à peine une centaine à poursuivre leur apprentissage.Lundi 6 juillet, à 9h, le personnel, soutenu par les étudiants, manifestait devant l'établissement dans le 3e arrondissement de Lyon. "C'est injuste d'utiliser la catastrophe du Covid pour licencier tous les profs" s'indignait une étudiante américaine. Un étudiant iranien s'inquiétait de son avenir à Lyon, en l'absence de cours. Des inquiétudes partagées par les enseignants en Français-Langues étrangères salariés de l'Alliance Française lyonnaise qui redoutent la précarité de leur profession.
Pour faire des économies, la direction a prévu de "mettre en veille" l'activité pendant quelques mois. Le passage des examens serait maintenu mais les cours seraient annulés. A l'initiative de ce rassemblement, Marion Bohy-Bunel, professeur en Français-Langues étrangères, dénonce la stratégie de la direction : "On craint que les étudiants ne reviennent pas." et poursuit "avant la crise sanitaire, la situation financière était saine, il y a même eu des embauches. On aurait pu attendre septembre, on ne comprend pas cet empressement à licencier."On aurait pu attendre septembre. On ne comprend pas cet empressement à licencier.
Une réunion avec les représentants du personnel le 16 juillet
Sollicitée, la direction n'a pas souhaité s'exprimer. Elle réserve ses informations sur l'avenir des emplois aux représentants du personnel réunis le 16 juillet.La semaine dernière, le directeur, Grégoire Brault, expliquait, dans l'hebdomadaire Tribune de Lyon, les raisons de ce plan social : "On essaie de s'offrir un avenir. Si on laisse les choses telles quelles, l'Alliance française de Lyon n'existera plus."
Une pétition lancée
Pour tenter de sauver leurs emplois, les salariés interpellent les élus locaux. Ils ont lancé une pétition dans laquelle ils reprochent à la direction de ne pas "avoir recours aux mesures gouvernementales mises en place pour faire face à la crise sanitaire". "Par exemple, le recours à l'activité partielle longue durée", détaille Marion Bohy-Bunel. Lundi 6 juillet, le texte a reçu plus de 1000 signatures.L'Alliance française est présente dans131 pays. Elle a été créée en 1883 pour promouvoir la francophonie à travers le monde. En France, 30 antennes
accueillent les étrangers désireux d'apprendre la langue et de découvrir la culture française.