La doyenne des 2,5 millions oeuvres d'art, qui composent la collection du musée des tissus de Lyon est une tunique égyptienne vieille de 4500 ans. Elle fera surement partie de l'exposition prévue lors de la réouverture du musée.
Dans les réserves du Musée des tissus de Lyon, dorment une multitude de trésors. Les plus prestigieux seront exposés lors de la réouverture du musée mais il faudra surement attendre au moins 5 ans.
Parmi les pièces inestimables, se trouve une tunique égyptienne veille de 4500 ans. C'est la pièce la plus ancienne du musée. Disposer d'un habit complet est très rare. Généralement, lors des fouilles, les archéologues trouvent plutôt des fragments.
Une tunique de tous les jours
Le modèle de cette tunique est celui que l’on pouvait voir porter par la population élevée mais ne faisant pas partie des plus riches sur les bords du Nil entre la 5e et la 10e dynastie. C'est très rare d’avoir un vêtement de tous les jours. Elle a été retrouvée dans une tombe et était destinée à accompagner le défunt dans l'au-delà.
La tunique a été offerte au musée en 1992 par l’association des amis du musée qui l’avait récupérée auprès de la famille de Pierre Lacau, un égyptologue. C’est lui qui s’est opposé à Howard Carter à l’ouverture de la tombe de Toutankhamon (1922) pour que tout reste en Egypte. Il était très attaché à cette idée. Sa famille fait encore des recherches pour comprendre comment la robe est entrée en leur possession.
La pièce a été restaurée par les ateliers du musée. Elle est composée de trois morceaux de tissus. Lors de sa restauration, elle a été doublée par un tissu plissé par les mêmes plis que le tissu d’origine. Un tel plissage est rare mais il a traversé les époques. On retrouve la même technique (mouillage et pressage) chez Fortuny au début du XXe siècle et dans les Pleats Please d’Issey Miyake.
"On se dit qu’un être humain, il y a 4500 ans, a ramassé du lin, l’a traité, l’a filé, l’a tissé, l’a plissé et a fabriqué cette tunique. Elle est restée dans un état très proche dans son état naturel sauf pour la couleur. Elle devait être plus blanche" déclare Esclarmonde Monteil, directrice générale et scientifique du Musée des Tissus, visiblement émue en ouvrant le tiroir qui la renferme. De telles pièces sont rarement manipulées, c'est d'ailleurs la première fois qu'elle le fait.
Le tissu, déposé sur un support en carton plume, est très sensible aux vibrations et au choc. Il pourrait partir en poussière. Tout est stocké à l'abri de la lumière et déplacés avec énormément de soi.
Le musée des tissus est en plein travaux sous la houlette de Rudy Ricciotti et ne devrait pas rouvrir ses portes avant 5 ans.