Maltraitance animale : le maire de Colombier-Saugnieu ordonne la cession de chevaux

Un an, jour pour jour, après que le cas de maltraitance animale sur des chevaux à Colombier-Saugnieu, a été "remis en lumière", les animaux ont été cédés à une association de protection. Le maire de la commune du département du Rhône a pris un arrêté en ce sens ce 1er avril 2021.

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C'est le second acte de la procédure engagée une quinzaine de jours auparavant par le maire de Colombier-Saugnieu. Après un premier arrêté datant du 19 mars 2021 relatif à la maltraitance constatée sur 7 chevaux, Pierre Marmonier a pris une nouvelle décision ce 1er avril :  "céder gratuitement les animaux à l’association Cheval Espoir 38, selon les conditions prévues de l’article L.211-20 du code rural et de la pêche maritime".

"C’est un soulagement pour nous et pour toutes les personnes qui se sont occupées des chevaux le temps de leur placement", écrit le maire dans un communiqué de presse. "Ils vont pouvoir connaître une nouvelle vie dans des familles d’accueil, qui je n’en doute pas, sauront prendre soin d’eux. Cela a pris du temps car il a fallu engager des procédures, mais le résultat est récompensant".

Ouf de soulagement, mais pas encore un cri de victoire

Céline Simon de l'association Cheval Espoir 38 se félicite de ce nouvel arrêté municipal. Mais elle tempère, y met "un petit bémol", car le propriétaire des chevaux a encore la possibilité de déposer des recours dans les deux mois qui viennent. "La bataille n'est pas finie" nous dit-elle. Et visiblement, la trésorière de l'association, se méfie des agissements de l'individu, pourtant sous le coup de deux procédures judiciaires : l'une devant le tribunal de police dont il a fait appel de la décision de lui retirer ses 17 chevaux, et une deuxième, au pénal, après la plainte déposée pour actes de cruauté.

C'est étrange son mode de fonctionnement. Il a laissé un cheval enchaîné alors qu'il était sous le coup d'un premier jugement.

Céline Simon de Cheval Espoir 38

Autre mauvaise surprise, pas plus tard que la veille. L'association le soupçonne de "continuer à faire n'importe quoi, alors que les chevaux sont sous le coup d’une réquisition". L'homme serait venu leur apporter tartes au fruit et chocolat, alors que Cheval Espoir 38 se démène pour leur apporter du foin, de l'eau. En d'autres mots, "une alimentation cohérente".

Des chevaux encore difficiles à déplacer

Les cinq équidés que la municipalité de Colombier-Saugnieu a décidé de céder gratuitement, sont désormais à la charge de l'association. "Tout le monde insiste pour qu'on les enlève rapidement, mais on doit les manipuler doucement", précise Céline Simon. Dans le lot, il y a trois poulains, une jument et un mâle reproducteur. Les petits se laissent approcher, les deux autres beaucoup moins.

On ne peut pas leur mettre une longe. Quand on approche la main, ils reculent. Et le risque c'est qu'ils partent tous au galop.

Céline Simon de Cheval Espoir 38

Les chevaux ne seront donc déplacés qu'à partir du moment où il n'y aura plus de risque qu'ils se blessent ou provoquent d'autres dégâts. 

"Une bombe à retardement depuis le départ"

L'association Cheval Espoir 38 et la municipalité de Colombier-Saugnieu estiment que cette maltraitance animale remonte à plusieurs années. Céline Simon évoque l'année 2010 pour les premiers signalements.

"Faut que ça s'arrête", souffle aujourd'hui la trésorière de l'association, en rappelant que les chevaux n'ont été ni dressés, ni montés, et maltraités. "Le propriétaire n'est ni un éleveur, ni un professionnel de l'équitation". Les chevaux ont été laissés dans un pré, se reproduisant sans contrôle. Voilà ce qui explique qu'ils sont aujourd'hui difficilement approchables.

Si le propriétaire des chevaux ne s'oppose pas à la cession validée par l'arrêté municipal de Colombier-Saugnieu, l'association Cheval Espoir 38 leur cherchera des familles d'accueil. Ce qui n'est pas simple non plus. Il faut également savoir que huit autres chevaux, appartenant au même homme, sont sous le coup d'une mesure de placement.

Céline Simon tient à rappeler que l'association n'est pas déclarée d'utilité publique ou d'intérêt général. En d'autres termes, même placés les chevaux restent à la charge de l'association, qui utilise ses fonds propres pour leur assurer nourriture et soins vétérinaires. "Une petite cagnotte" devrait être lancée en ligne prochainement.

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