Elle a appelé à ne pas manifester ce lundi 30 novembre. Depuis la manifestation et les incidents de ce samedi 28 novembre, à Lyon, la commerçante Anne Delaigle, présidente du collectif "Au nom des Indépendants" ne décolère pas. Elle a même poussé un coup de gueule sur les réseaux sociaux.
Après un mois de fermeture pour cause de crise sanitaire, les commerces indépendants dits "non-essentiels" de la presqu'île de Lyon attendaient ce samedi 28 novembre avec impatience. Mais pour certains, cette journée de réouverture a bel et bien été gâchée par la manifestation qui s'est déroulée dans le centre-ville. Cette "marche des Libertés" a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Tous ont marché contre la loi de "Sécurité globale", et notamment l’article 24, qui ont fait polémique ces derniers jours. Mais la manifestation lyonnaise a aussi été le théâtre de débordements et d'incidents entre les forces de l'ordre et plusieurs groupes d'individus. Ces scènes et ces dérapages ont choqué Anne Delaigle, représentante du collectif "Au nom des Indépendants" a tel point qu'elle a fait part de sa colère et de son exaspération sur les réseaux sociaux...
Incompréhensible parcours de manifestation en presqu'île...
Dans un message publié sur sa page Facebook, Anne Delaigle remet notamment en cause le parcours de cette manifestation. "J’espère que le préfet de notre ville (et autres consorts dans d’autres villes) a honte du manque de respect qu’il a envers ceux qui travaillent (après tant d’empêchements...) en autorisant un parcours pareil pour la manifestation qu’il a validé !!!" a-t-elle écrit."Les commerçants sont excédés qu'on autorise ce genre de manifestation, à cet endroit. Quand on a su que la manifestation était autorisée, on n'en revenait pas" explique Anne Delaigue, jointe par téléphone. Ce samedi après-midi, certains commerçants ont donc été contraints de fermer à nouveau leur boutique. Avec les deux confinements, les commerçants ont subi trois mois et demi de fermeture. Cette manifestation organisée le jour de leur réouverture était synonyme de chiffre d'affaires perdu... et irrécupérable.
"Et les commerçants de la presqu'île ne sont pas les seuls concernés. Ceux du 6e le sont aussi," Elle s'interroge : "pourquoi ne pas autoriser la manifestation dans un endroit moins commerçant ?"Quand vous voyez que la manifestation est prévue le samedi en début d'après-midi, vous savez que c'est mort. Heureusement qu'on a pu travailler le matin !
Dans son message posté sur Facebook, la fabriquante a indiqué que son collectif ne manifestera pas ce lundi 30 novembre "dans le cadre de nos rassemblements d’indépendants" qui se déroulent régulièrement depuis plusieurs semaines.
Pas de manifestation ce lundi 30 novembre, "par respect et par solidarité envers les commerçants si maltraités en ce samedi. Nous allons donc les laisser libres de pouvoir travailler sereinement ce lundi", ajoute-t-elle. Depuis plusieurs semaines, les Indépendants demandent qu'on "les laisse travailler". Mais ils réclament aussi la prise en charge de leurs pertes d'exploitation par les assurances et enfin, une modification de leur statut.
Suppression de 5 dimanches travaillés en 2021... la mesure de trop
Le vote doit avoir lieu au prochain conseil municipal mi-décembre. Pour Anne Delaigle, l'annonce d'une possible suppression de cinq des douze dimanches travaillés en 2021, c'est la cerise sur le gâteau... Et elle ne cache pas son amertume : "après trois hivers de manifestations, le Covid et maintenant l'annulation des cinq dimanches travaillés... je ne sais pas comment aujourd'hui, dans ce contexte, on réfléchit à une mesure qui va empêcher de travailler des gens qui ont déjà perdu une grande partie de leur chiffre d'affaires !" Et elle ne mâche pas ses mots à l'endroit de certains décisionnaires : "ces mesures viennent de gens qui gagnent leur vie avec le travail des autres, qui ne fabriquent rien..." La représentante des Indépendants convient que des aides existent mais elle prévient : "beaucoup sont à bout !".Les Indépendants, privés des festivités du 8 décembre, préparent également une "SURPRISE pour le lundi 7 décembre". "Nous vous en dirons plus d’ici mardi... À suivre.." indique-t-elle.
Réaction de l'association My Presqu'île
L’association My Presqu’île, association qui regroupe des commerçants lyonnais, "demande l’arrêt immédiat, en particulier le samedi, et jusqu'à la fin janvier 2021, de toute manifestation dans les zones à forte densité commerciale de la Ville de Lyon". Cette demande intervient deux jours après les violences lors de la manifestation contre la loi sécurité globale à Lyon.En outre, l'association "demande à ce que la liberté prévue par la loi de bénéficier de 12 dimanches autorisés à l’ouverture par an, soit respectée et ne passe pas par un filtre politique et polémique difficile à comprendre après une année 2020 dramatique humainement et économiquement." My Presqu’île portera cette demande au Maire de Lyon en amont de la délibération prévue au conseil municipal sur ce sujet, indique l'association dans son communiqué. Sont concernés : quatre dimanches en janvier (10,17, 24 et 31), le 27 juin, le 5 septembre, trois dimanches en novembre (14, 21 et 28) et enfin trois dimanches en décembre ( 5, 2 et 19).