Massacre de 7 juifs à Rillieux-la-Pape en juin 1944 : comment faire perdurer la mémoire de tels actes ?

Le 29 juin 1944, sept Juifs étaient assassinés à Rillieux-la-Pape, fusillés par la milice lyonnaise sous les ordres de Paul Touvier. Dimanche matin, une commémoration avait lieu sur place. L'occasion de s'interroger sur la meilleure manière de perpétuer, dans le temps, le souvenir de tels actes.

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Le 29 juin 1944, sept juifs sont assassinés par la milice de Lyon, sur le trottoir qui longe le mur du cimetière du village, en représailles à l’assassinat de Philippe Henriot, ministre de l’information du gouvernement de Vichy qui a eu lieu la veille.

C’est le chef de la milice de Lyon, Paul Touvier, qui ordonne l’exécution de sept Juifs. Ils seront arrêtés au hasard. Au siège de la milice, dans les actuels locaux du centre historique de la résistance et de la déportation, ils rejoignent deux autres personnes placées en cellule.
 

Fusillés parce qu'ils étaient juifs


Le matin du 29 juin, ils sont emmenés au petit matin à Rillieux-la-Pape. Ils sont tués à tirs de mitraillettes. Les sept corps gisent sur le sol le long du mur d’enceinte du cimetière de la ville. Leurs noms figurent sur chaque corps, un un morceau de carton. Des soldats allemands qui passent dans le quartier font une étape. Ils arborent de larges sourires et se font photographier.

C’est ce sinistre épisode, au-delà de bien d ‘autres qui n’ont pu être juridiquement retenus contre lui, qui permettra de condamner Paul Touvier à la réclusion criminelle.
 

Bientôt l'oubli ?


Aujourd’hui, 75 ans après les événements, représentants de l’autorité publique et membres de la communauté juive locale commémoraient cet assassinat en réévoquant les craintes que suscitent la résurgence des actes antisémites.

Mais une question se pose : face au déferlement et à la saturation d’informations lié à internet et aux réseaux sociaux, face à une certain désintérêt vis-à-vis de ces moments mémoriels, qu’en sera-t-il dans 10 ans, dans 15 ans, lorsque les survivants auront définitivement disparu.

Qu’en sera-t-il de ces commémorations alors que les moyens digitaux permettent à certains de réécrire l’histoire à leur manière. Quid de la mémoire dans un univers où l’instant présent est sacralisé ?
 
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