La Métropole du Grand Lyon va remettre sa distribution d'eau en régie publique après 2022

Assurée par Véolia jusqu'à fin 2022, la production et la distribution d'eau potable dans la Métropole rentrera ensuite dans le giron du service public. Un système de régie qui ne devrait pas entraîner de baisse des tarifs pour les consommateurs, sauf les plus précaires.

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Prévue en 2023, la reprise en main par la Métropole de Lyon de sa distribution d'eau, actuellement assurée par le privé, aurait pour objectif une meilleure "préservation de la ressource" et non une baisse des tarifs, d'après son président Bruno Bernard.

"Il n'y aura pas de changement tarifaire, dans un premier temps du moins, à l'exception d'une tarification sociale et solidaire ayant pour objectif que les premiers mètres cubes soient gratuits pour les plus précaires", a indiqué M. Bernard ce 21 octobre devant la presse.
La production et la distribution d'eau potable dans la métropole est assurée par le groupe Veolia dans le cadre d'une délégation de service public qui arrive à échéance le 31 décembre 2022. 

Un choix... politique

Les écologistes de M. Bernard avaient indiqué dans leur programme des municipales vouloir passer à un système de régie publique, comme d'autres villes avant Lyon, en particulier Paris, Nice ou Grenoble.
La société Eau du Grand Lyon gérée par Veolia réalise 88 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel. Selon la métropole, elle dégage une rentabilité nette de 5 à 6% par an. Un passage en régie permet "d'enlever tout intérêt économique à la gestion de l'eau... même si le travail accompli aujourd'hui est de qualité", a fait valoir M. Bernard, lors d'une visite du site de captage et de pompage de la Freyssine, aux portes de la ville.
    
Les bénéfices dégagés par l'exploitation pourront servir à améliorer la préservation de la ressource en eau, en intensifiant notamment la lutte contre les fuites sur le réseau. Mais aussi à engager des actions pour réduire l'usage des pesticides par les agriculteurs voisins.
Le PDG de Veolia Antoine Frérot "m'a assuré de la bonne volonté de Veolia pour que les choses se passent au mieux", a indiqué M. Bernard.


Un changement historique pour Véolia

La perte de ce contrat est forte de symbole pour Veolia car son ancêtre, la Compagnie générale des eaux, a été formée par décret impérial en 1853 précisément pour alimenter Lyon en eau. Les deux années à venir avant l'expiration de la DSP vont être mises à profit pour définir les conditions de la transition et notamment du sort des 269 collaborateurs d'Eau du Grand Lyon. "Même en régie complète, la régie ne fait jamais tout toute seule", a relevé Frédéric Van Heems, directeur général de Veolia Eau.

Quatre-vingt-quinze pour cent de l'eau potable consommée par les habitants de la métropole de Lyon est capté sur deux îles au milieu du Rhône via 114 puits qui vont chercher sous 20 mètres de sables et de graviers cette eau naturellement filtrée. Avec leurs 350 hectares, ces deux îles sont trois fois grandes comme le parc de la Tête d'Or. Strictement interdit à toute activité humaine -et à ce titre complètement inconnu des Lyonnais- ce site classé Natura 2000 abrite une flore (orchidées...) et une faune (milans noirs, castors, loutres...) exceptionnelles à quelques kilomètres du centre-ville.
 
 

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