"Mon fils m’a écrit, il est vivant", près de Lyon, la guerre à distance des réfugiés d'Ukraine

À Saint-Pierre de Chandieu, dans le Rhône, une trentaine d'Ukrainiens sont toujours là, plus de deux ans après le début de la guerre. Ils vivent au rythme du conflit.

Attablés dans un jardin paisible de Saint-Pierre de Chandieu, petite commune du Rhône, ils semblent loin de la guerre. Et pourtant, elle est dans toutes les têtes. Des familles ukrainiennes ont été accueillies ici en février 2022. Elles construisent leur nouvelle vie, au rythme du conflit. 

Retour impossible

Peu après le début de la guerre, des familles de la région de zaporijia, en Ukraine, se sont retrouvées ici, à 2 500 kilomètres de leur pays d'origine. À Saint-Pierre de Chandieu, 53 Ukrainiens ont posé leurs valises au début de la guerre. Certains sont repartis, mais une trentaine, dont beaucoup d'enfants, sont toujours là, deux ans plus tard. Parmi les réfugiés accueillis dans cette petite commune au sud de Lyon, certains étaient voisins avant la guerre. Pour ces familles, le retour en Ukraine est impossible. Elles n'ont plus de maisons, les terrains sont minés, et les frappes constantes.

"Ils paient leur loyer"

Leur pays leur manque, et ils n'aspirent pas à s'installer définitivement en France. Mais ils attendront le temps qu'il faudra. Pour Andrii Honitel, père de famille, pas question de laisser la Russie annexer des territoires ukrainiens : "l'Ukraine c'est mon pays. On ne peut pas le couper en deux", assène-t-il. En colère, il espère que le président russe sera puni pour ses actes. En attendant, ses compatriotes et lui-même s'adaptent tant bien que mal à leur nouvelle vie. Ils sont aidés par des bénévoles locaux, comme Jean Colomer, qui les accompagne pour l'association Lyon-Lviv : "beaucoup ont un travail, un logement, paient leur loyer ou leur abonnement téléphonique. Ils apprennent le français, prennent des cours... Le seul problème qu'il reste, c'est la paperasse, ce n'est pas évident pour eux…"

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Près de Lyon, la guerre à distance des réfugiés d'Ukraine ©Sylvie Cozzolino et Béatrice Tardy

"Maman, nous sommes vivants"

L'Ukraine est en guerre depuis près de deux ans et demi. Sur place, les frappes meurtrières se poursuivent. Lundi 9 juillet, c'est un hôpital pour enfants qui a été touché, à Kiev. Ce jour de frappes massives dans différentes villes du pays, au moins 43 personnes ont péri et plus de 200 ont été blessées, d'après un bilan du président Zelensky mardi soir. Il s'agit de l'une des plus intenses et meurtrières campagnes de frappes aériennes russes contre des villes ukrainiennes depuis plusieurs mois. Maria Dzhum, médecin ukrainienne, fait partie des réfugiés de Saint-Pierre de Chandieu. Elle est abasourdie : "ces frappes, ça fait mal à tout le monde ici. C’est du terrorisme. Mon fils m’a écrit pour me dire : maman nous sommes vivants. C’est tout. Il doit s'abriter dans les sous-sols régulièrement", confie-t-elle. Pendant qu'elle a la tête dans la guerre, ses autres enfants, plus petits, jouent dans le jardin. À 2 500 kilomètres du conflit, ils sont apparemment épargnés. Et pourtant, la guerre les poursuit jusqu'ici... 

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