Les commerçants situés dans les zones de rassemblement des gilets jaunes voient leur chiffre d'affaires chuter. Jusqu'à 80% pour certains. Des mesures de chômage partiel commencent même à être envisagées. Illustration dans un supermarché de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône.
A Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, le directeur d'un supermarché ne cache ni son inquiétude, ni son amertume à quelques semaines des fêtes de Noël. Le parking de son enseigne est devenu le point de ralliement des gilets jaunes. Chaque samedi depuis trois semaines, depuis le 17 novembre, les actions organisées au péage voisin de l'autoroute A6 s'accompagnent d'attroupements devant le supermarché.
Des dégradations ou des affrontements sont également à noter. Le magasin, qui est en première ligne, a enregistré une nette baisse de fréquentation. L'enseigne a même baissé le rideau les derniers samedis. Thomas Waechter, le directeur général de l'Intermarché de Villefranche-sur-Saône annonce les chiffres : une perte cumulée de 150 000 euros pour les trois samedis et une perte d'exploitation de la station-service évaluée à 240 000 euros...
Car la station-service, qualifiée par les responsable du magasin de "ligne de front" entre les casseurs et les forces de l'ordre, a été "ravagée" deux samedis consécutifs, explique-t-il. Thomas Waechter, qui redoute un nouveau samedi noir, le 8 décembre, a reporté les réparations de la station-service.
Un acte IV se profile après-demain au péage de Villefranche/Saône. Pour l'instant les gilets jaunes se contentent d'occuper un rond-point à quelques centaines de mètres. Au fil des semaines, le mouvement semble se radicaliser…D'où l'inquiétude grandissante des commerçants les plus exposés aux débordements…