Alors que tout semblait opposer les deux frères ennemis lyonnais, on entrevoit une possible réconciliation des deux hommes politiques lyonnais ? La chose, inenvisageable il y a encore peu, pourrait se profiler, au nom de la "realpolitik".
Ç’aura été le feuilleton politique de la campagne électorale : la brouille entre Gérard Collomb et son ancien poulain David Kimelfeld qui lui a succédé à la tête de la puissante métropole de Lyon. Tous deux candidats à cette présidence, on les disait irréconciliables. Le discours semble avoir bien évolué du côté de Gérard Collomb.
La date du second tour est connue, ce sera le 28 juin
Ce qui entérine définitivement les résultats du 1er tour et les mauvais scores des frères ennemis de la République en Marche, tous deux devancés par les écologistes. Dans un entretien exclusif que nous a accordé le maire de Lyon hier, il apparait de plus en plus clairement qu'il souhaite trouver un accord avec les listes menées par David Kimelfeld.
Pour Gérard Collomb, c’est ça ou la défaite : « Soit on arrive à faire une alliance et à reconstituer la majorité qui existait par le passé, et on aura une chance de gagner les municipales et les métropolitaines, soit on part tous séparés et on perdra. Chacun maintenant a les résultats du 1er tour et chacun voit qu’il a besoin de l’autre pour pouvoir gagner. Ces résultats appellent à être raisonnable »
Reste la question du leadership
Gérard Collomb a toujours fait une priorité absolue de sa candidature à la présidence de la métropole. A la question de savoir s’il continuera de mener la liste métropolitaine, il n’est plus du tout catégorique. « Ce qu’il faut, c’est d'essayer de gagner et on verra qui peut l’emporter au deuxième tour. »
Le maire de Lyon a déjà fait une concession importante en renonçant à un des points cardinaux de son programme, le projet de bouclage du périphérique ouest de Lyon, dit « anneau des sciences », sur lequel il était en profond désaccord avec David Kimelfeld.
Week-end crucial?
Les discussions entre les deux camps seront rapides, puisque les éventuelles fusions de listes doivent intervenir avant le 2 juin (entre les listes qui ont obtenu plus de 5% au premier tour).Gérard Collomb souhaitait les entamer dès ce week-end, mais en face, on n'est guère pressé.
David Kimelfeld avec qui nous avons échangé hier en fin de soirée s'est montré pour le moins surpris : "Il parle tout seul dans son coin. Les discussions n'ont pas eu lieu, on n'a pas eu un seul contact, et on ne discutera pas ce week-end". Le président sortant de la métropole veut prendre son temps. "Ma méthode c'est d'abord de discuter collectivement avec mes co-listiers. Nous avons d'ailleurs prévu une visio-conférence avec mes têtes de liste ce samedi soir". David Kimelfeld dit qu'il ne ferme aucune porte à personne, mais on l'a compris, il ne va pas tout de suite la laisser grande ouverte à son rival. N'en reste pas moins que le score du 1er tour des écologistes, largement en tête à Lyon (8 arrondissements sur 9), mais aussi dans la métropole (8 circonscriptions sur 14) laisse très peu de marges de manoeuvre à l'un comme à l'autre.