L'État est prêt à payer une partie du budget du musée des tissus de Lyon pour 2016 afin qu'il ne ferme pas brutalement comme le menace son actuel propriétaire, la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de la ville.
C'est ce qu'explique la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, dans un courrier envoyé lundi aux différentes parties de ce dossier. Ce document servira certainement de base d'échanges à la réunion prévue mardi en fin de matinée sur l'avenir de ce musée, qui renferme la plus belle collection textile au monde.
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, avait également dit qu'il était prêt à mettre la main à la poche. Du côté de la mairie de Lyon en revanche, il est toujours exclu de participer à l'effort, dans un contexte de disette budgétaire et alors que la ville doit déjà financer le dispendieux musée des Confluences. Mais Gérard Collomb, qui s'est entretenu avec la ministre lundi soir, "s'occupera de trouver des sponsors et partenaires privés" pour assurer l'avenir du musée, a-t-on indiqué."J'ai demandé au préfet de coordonner les propositions des partenaires publics, pour accompagner la Chambre sur la gestion spécifique de l'année 2016. L'État participera également à cet effort, dans l'attente de voir déboucher la réflexion", écrit Audrey Azoulay.
Quel avenir pour la collection remarquable ?
Fondé au XIXe siècle par les industriels du textile dans la capitale française de la soie, le musée est toujours géré par les entrepreneurs de la région. Mais la CCI, qui voit ses recettes fiscales baisser de 40% sur trois ans, refuse de continuer à l'entretenir. Elle menace de voter la fermeture de l'institution, lors du vote de son budget le 14 mars.Reste maintenant à savoir si l'État et la région réussiront ce mardi à se mettre d'accord pour sortir ensemble les 700.000 euros nécessaires à financer le musée sur les neuf mois restants de l'année. Ensuite, il faudra encore trouver une solution pérenne pour cette remarquable collection qui retrace 4 500 ans d'histoire des tissus. La ministre propose pour cela la nomination d'un médiateur.Plusieurs réunions (le 15 janvier et le 22 février) ont déjà eu lieu entre la Chambre de Commerce et d'Industrie, les services de l'Etats, la Métropole de Lyon et la Région pour tenter de sauver le musée des tissus et des arts décoratifs. Une pétition pour sauver ce patrimoine a même été lancée en décembre dernier sur la plateforme change.org. La pétition a déjà reçu plus de 98 000 signatures. Une mobilisation qui dépasse de très loin les frontières de la région.