"Musiques en Scène", une Biennale pour "décomplexer"

Envie d'un "massage sonore" dans une piscine à balles ? C'est une des expériences que propose la Biennale "Musiques en Scène", dont la 8e édition, tenue du 1er au 27 mars à Lyon, a pour thème le "divertissement 2.0".

La moins connue des biennales lyonnaises, dans l'ombre de celles de la danse et de l'art contemporain, est pourtant "un des plus importants festivals de création musicale à l'échelon international", selon ses organisateurs. La dernière édition a attiré 40 000 spectateurs en 2014.

"Je ne connais pas d'autre festival de ce genre en Europe qui réunisse autant de monde, sauf peut-être la Ruhrtriennale en Allemagne", souligne le directeur artistique, Damien Pousset. Reste que "la musique contemporaine n'est pas un art des plus faciles à défendre" car trop élitiste, concède cet ancien éditeur de disques, également membre de la direction du Grame, centre national de création musicale à Lyon.

A l'heure du "zapping" permanent, où "écouter une oeuvre dans son intégralité est presque devenu un acte militant", la Biennale se donne donc pour objectif de "décomplexer autant que possible le rapport à la musique savante" et de faire renouer le public avec cet "art du temps" en le faisant participer aux oeuvres, souvent de façon ludique.

C'est le cas par exemple du projet "Smartfaust", des applications numériques développées au Grame qui permettent de transformer un téléphone portable en instrument de musique: en le manipulant, en le secouant, il génère des sons ou des bruits, liés à l'amplitude et à la rapidité du geste.

Durant la Biennale, une "battle de smartphones" en langage "Faust" aura ainsi lieu à l'Auditorium de Lyon, de même qu'un "flashmob" pour "choeurs" de téléphones portables au musée des Confluences, et des concerts participatifs "Smartfaust" à l'Hôtel de Ville de Saint-Étienne et dans des trains.

Parmi les autres expériences au programme, l'Auditorium accueillera des "massages sonores" en piscines à balles, pratiqués par quatre musiciens à l'aide d'un trombone basse, de percussions mais aussi d'objets, de végétaux et de minéraux.

- Transe collective -

Un concert chorégraphié du compositeur américain Steve Reich, "Music for 18 Musicians", invitera lui le public, par sa musique répétitive, à une séance de transe collective - avec répétition préalable dans le centre commercial de la Part-Dieu.
Placée sous le signe du divertissement à l'ère numérique, cette nouvelle édition de la Biennale veut explorer les "multiples formes artistiques de fragmentations de l'attention" humaine, grâce à la fine fleur de la création contemporaine. Elle consacre en particulier une rétrospective inédite au compositeur et plasticien néerlandais Michel van der Aa et fait la part belle au Japonais Ryoji Ikeda dont les installations mêlent art visuel et musique électro, à l'instar de son "Test Pattern [N°9]": de gigantesques codes barres projetés sur le sol et les murs sur lesquels les visiteurs du musée des Confluences pourront déambuler au mois de mars.

Soutenue par l'État, la ville et la métropole de Lyon, ainsi que la région, la Biennale "Musiques en Scène" dispose d'un budget d'un million d'euros et oeuvre en partenariat avec plusieurs scènes de Lyon et sa région.

 

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