Une soixantaine de personnes se sont retrouvées ce samedi 9 janvier 2021 à Brignais pour une marche blanche. "Prison pour punir, pas pour mourir", "Justice pour Idir" pouvait-on lire sur les banderoles, réclamant justice pour ce détenu retrouvé, il y a 4 mois, mort dans sa cellule de Corbas.

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C'est la deuxième marche blanche organisée par la famille, les proches et soutiens d'Idir Mederess, retrouvé mort le 9 septembre 2020 dans sa cellule. Selon les premières constatations, le jeune homme de 22 ans s'est suicidé par pendaison, alors qu'il était en quartier disciplinaire à la maison d'arrêt de Corbas. Mais la famille ne croit toujours pas en cette version, et continue de réclamer justice, quatre mois après sa mort. Une soixantaine de personnes se sont retrouvées à Brignais, dans la métropole de Lyon, pour rendre hommage à Idir. Et surtout pour réaffirmer la nécessité de poursuivre l'enquête.

Une plainte pour homicide à venir ?

Pour ses proches, Idir est "décédé dans des circonstances troubles le 9 septembre 2020". "Le médecin légiste a conclu, dans son pré-rapport, que les données de l’examen externe et de l’autopsie sont tout à fait compatibles avec - une mort violente d’origine suicidaire", indique de son côté le Parquet de Lyon. 
Il faut savoir qu'en cas de décès en milieu carcéral, le procureur de la République est automatiquement saisi, et mène à chaque fois des investigations. Une enquête en recherche des causes de la mort a donc été ouverte. Mais aujourd'hui, l'avocat de la famille d'Idir, s'attend à un classement sans suite.

Me Olivier Forray nous a confié ce samedi 9 janvier, préparer la suite. Objectif : obtenir la nomination d'un juge d'instruction. Pour se faire, l'avocat s'apprête "à saisir le doyen des juges d'instruction avec constitution de partie civile, avec une plainte pour homicide et non-assistance à personne en danger". Selon la famille d'Idir, il y a "un contexte de pressions et de brimades qui entoure le décès".

Le 11 octobre 2020, à la suite d'une première marche blanche organisée jusqu'aux portes de la maison d'arrêt de Corbas, la famille avait révélé être en possession d'un témoignage mettant en doute le suicide. Il est alors question de passage à tabac et de l'intervention d'un tiers dans la mort d'Idir. Une version immédiatement démentie par le Parquet de Lyon.

 Totale transparence, selon l'administration pénitentiaire

Sollicitée en cette nouvelle journée de mobilisation en mémoire d'Idir, la direction interrégionale des services pénitentiaires ne peut communiquer sur l'avancée de l'enquête et des investigations menées sous l'autorité du procureur de la République. En revanche, l'administration pénitentiaire affirme "assurer à l'autorité judiciaire une totale transparence sur ce décès, comme sur son fonctionnement".

Mais selon Me Olivier Forray, il n'aurait pas été possible d'avoir accès aux images de vidéosurveillance, autres que celles du jour de la mort d'Idir. L'avocat reconnaît que les enregistrements de l'après-midi ne montre pas la moindre entrée dans sa cellule. En revanche, en ce qui concerne les images de la veille, impossible de les consulter puisqu'elles étaient déjà effacées.

Les quartiers disciplinaires en question

Des coupures d'eau et d'électricité sont dénoncées dans les quartiers disciplinaires. "Une pratique récurrente à la maison d'arrêt de Corbas", déclare une représentante de Génépi Lyon, association citoyenne qui souhaite "décloisonner les institutions carcérales". Pourquoi des coupures d'eau ? Pour éviter notamment que les détenus bouchent volontairement les canalisations.

Idir s'est-il suicidé parce qu'il ne supportait plus les brimades, et, alors qu'il devait sortir de prison deux semaines plus tard ? La question reste encore sans réponse, quatre mois après sa mort.
"Une personne détenue meurt tous les trois jours en prison, et l'on s'y suicide six fois plus qu'à l'extérieur, et jusqu'à cinquante fois plus en quartier disciplinaire" rappelle l'association Idir Espoir et Solidarité. Selon l'administration pénitentiaire, 128 suicides ont été enregistrés dans les prisons françaises en 2019.

 

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