Trois ans d'emprisonnement pour une avocate lyonnaise qui avait profité de la détresse de ses clients pour surfacturer ses honoraires. Entre 2010 et 2014, l'avocate a perçu près d'un million et demi d'euros d'honoraires surfacturés. Elle a été reconnue coupable d'escroquerie.
L'avocate lyonnaise est condamnée à trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis ainsi qu'à l'indemnisation des victimes.
À la sortie de l'audience, les yeux humides, ils sont plusieurs à se prendre dans les bras, ce mardi 5 novembre. Tous ont été victimes d'escroquerie de la part de l'avocate à qui ils avaient fait confiance pour gérer des affaires d'héritage, de divorce ou de décès d'un proche.
"On a fait beaucoup de tentatives de suicide"
"On a tout perdu. Maison, travail, voiture, énumère une femme en larmes. On a fait beaucoup de tentatives de suicide, on ne devrait pas être là. Elle a fait la totale, elle a détruit notre vie". Pourtant, elle se montre aujourd'hui "totalement satisfaite" de la décision qui vient d'être rendue.
Près de dix ans après les faits, Jacques Vincent était lui aussi dans la salle d'audience. Entre 2010 et 2014, il a versé 446 115 euros à son avocate, "la fille d'un ancien patient", précise-t-il De quoi le rassurer, malgré l’importance de la somme. "Pour nous mettre en confiance elle nous disait qu'elle voyait bien vers quel juge elle allait s'adresser comme si le juge allait décanter la situation en ma faveur" explique-t-il.
1,5 million d'euros d'honoraires
Au total, ils sont une vingtaine d'anciens clients à s'être portés partie civile, pour des faits survenus entre 2010 et 2014. L'avocate, qui avait repris un prestigieux cabinet lyonnais, a été reconnue coupable d'escroquerie, ayant surfacturé ses honoraires au point de percevoir près d'un million et demi d'euros.
Des honoraires excessifs, qui lui ont permis de mener grand train, achetant à outrance vêtements et bijoux. "Elle était dans une phase compulsive où elle faisait n'importe quoi", précise son avocat maître André Buffard. Sa défense assure que l'ancienne avocate avait des problèmes de santé, de dépression mais aussi d'addictions qui lui auraient fait perdre le contrôle. Les jurés ont retenu une altération de son discernement.
Trois ans d'emprisonnement
Trois d'emprisonnement, dont deux avec sursis lui ont été infligés. En plus, elle se retrouve obligée d'exercer une activité salariée mais se voit interdite d'entrer en contact avec les victimes, d'occuper une fonction juridique ou judiciaire, ainsi qu'une fonction commerciale ou industrielle.
Sur le volet financier, une amende de 12 000 euros a été prononcée, ainsi qu'une indemnisation des victimes. Seul problème, et de taille : tout l'argent accumulé a été dilapidé, assurent ses avocats.