Le plan grand froid n'a pas encore été activé à Lyon mais face à des températures glaciales, la vigilance est de rigueur. Dans les tentes, chacun se débrouille comme il le peut pour se réchauffer puisque les solutions d'hébergement sont peu nombreuses, le 115 est rapidement saturé.
Perte d’emploi, expulsion du logement...Ryan, sa femme, enceinte de huit mois, et sa belle-mère, malade d'un cancer, sont à la rue depuis trois mois, à Lyon. Ils vivent dans des tentes face au Rhône. "On a essayé plusieurs fois d'appeler le 115 mais ils nous disent qu'il n'y a pas de place pour une famille. Avec le froid, on a quelques couvertures mais même avec les couvertures ça commence à piquer un peu", confie Ryan.
Alors pour se réchauffer, c’est le système D : "On allume des bougies à l'intérieur des tentes pour se chauffer parce qu'on n'a rien pour se réchauffer sinon". Dans ce campement de fortune, situé à Gerland, d’autres sans-abri dorment dans des tentes. À Lyon, il y aurait une centaine de lieux de vie comme celui-ci.
/regions/2024/12/12/allec0019-00-00-03-06-675b2b342e663532287608.jpg)
"Le froid, c'est un ennemi"
Les associations continuent de réclamer des hébergements inconditionnels mais les places d'urgence sont saturées. Elles ont manifesté, ce jeudi 12 décembre, devant l'Hôtel de Ville de Lyon. "Il n'y a plus de place sur le logement inconditionnel aujourd'hui pour l'hiver donc on a des squats et des campements un peu partout sur la Métropole. Mardi dernier, il y a un jeune sous une tente qui nous demandait si nous avions un médicament contre le froid. On a des conditions de vie dramatiques de jeunes qui vivent dehors sous tente dans la Métropole de Lyon", raconte Guillemette Hannebicque, médiatrice Santé Médecins du Monde.
Nous, on est sur du lien, de l'accueil, de l'écoute, on prend le temps d'entendre leur demande, on n'a pas de solutions pour l'hébergement d'urgence mais on les accompagne et on les oriente vers les structures de soins, s'il y a des problèmes de santé.
Guillemette HannebicqueMédiatrice Santé Médecins du Monde.
Pour Mohamed-Marie, sans abri, à la rue depuis deux semaines, "le froid c'est un ennemi parce qu'on ne peut pas rester 24 heures dehors avec le froid".
Face au froid, la préfecture a augmenté le nombre de maraudes et a élargi les horaires d'accueil de jour. Selon le dernier rapport de l'Observatoire du sans-abrisme, il y aurait au moins 3000 personnes sans-abri dans la Métropole de Lyon.
