Après une première mobilisation début août pour leurs conditions de travail, les salariés des Apple stores de Lyon sont en grève ce vendredi 22 et samedi 23 septembre. L'intersyndicale demande une hausse des salaires de 7%.
Les magasins d'Apple store lyonnais sont en grève pour deux jours à compter de ce vendredi 22 septembre. Au centre commercial de la Part-Dieu, environ 10 à 15 grévistes sont recensés sur les 60 salariés. N'ayant pas l'autorisation de faire grève au sein de l'établissement, ils sont restés chez eux tout comme une dizaine d'employés du magasin du centre commercial de la Confluence.
Ce mouvement fait suite à une réunion infructueuse pour les négociations annuelles obligatoires (NAO) entre la direction et les délégués syndicaux, notamment sur les salaires. L'intersyndicale (CGT, Unsa, CFDT et Cidre-CFTC) réclame une augmentation de salaires de 7%, tandis que la direction propose une augmentation de 4,5%, ainsi qu'un euro de plus sur chaque ticket-restaurant.
La pomme de la discorde
Une aberration pour les syndicats car cette évolution salariale ne prend pas en compte l'inflation, établie à 5,8% en 2023 en France.
“On nous reproche de ne pas avoir assez vendu, mais les prix des produits sont fixes et plus élevés dans nos magasins que chez des revendeurs, car Apple veut conserver son image haut de gamme. On paie la politique tarifaire de la maison !", s’étrangle Stéphane Valette de la CFDT du magasin de la Part-Dieu.
Lui, insiste sur la capacité financière de son employeur pour faire mieux, notamment au regard des bénéfices engendrés par la marque et ses actionnaires, ces derniers ayant obtenu 24 milliards de dollars pour l’exercice de 2023.
“J’ai bien conscience qu’on gâche la fête, le lancement d’un nouvel iPhone c’est la grande messe annuelle. Je préférerais être au magasin, mais faire grève est notre dernier recours”, explique l'élu syndical.
Le syndicat prévoit des ralentissements dans plusieurs services, de la gestion des stocks à la vente, en dépit des remplacements des salariés grévistes. "Outre ceux qui ont précommandé les téléphones, les clients qui viennent le jour même devront probablement attendre plus longtemps", explique ce salarié du service technique de la marque à la pomme.
Une première alerte à l'été
"Nos conditions de travail sont déplorables : s’il y a trop de personnes au service technique, il m’arrive de travailler sur un tabouret ou par terre ” raconte Stéphane Valette de la CFDT.
À l'été, un remodelage du magasin à la Part-Dieu avait été annoncé aux salariés, avec l’objectif de supprimer 1/3 de la surface de vente de l’établissement. “Concrètement, ceux qui travaillent en stock allaient être mis dans un couloir, on s’est mobilisés pour conserver notre outil de travail.”, explique le syndicaliste CFDT.
Un premier mouvement de grève avait été organisé début août dans les deux magasins de Lyon. Un calendrier surprenant, mais justifié par l’envie de “simplement alerter” de la part des syndicats.
Le mouvement s’est internationalisé puisque l’intersyndicale est en discussion avec des magasins espagnols et américains, eux aussi concernés par une absence de revalorisation salariale et une baisse des clients de la marque.
