Parloirs, activités des détenus : quel déconfinement dans les prisons d'Auvergne-Rhône-Alpes

A partir du 11 mai, le déconfinement va être instauré progressivement dans les établissements pénitentiaires de la région Auvergne Rhône-Alpes. Certaines mesures prises pour faire face à l'urgence sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus Covid-19 depuis le 16 mars, vont être levées. Explications.

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Premier effet attendu du déconfinement dans les prisons à partir du 11 mai : la reprise des parloirs.
Les détenus pourront de nouveau recevoir des visites. "Les parloirs vont être progressivement remis en fonction, dans le strict respect des mesures sanitaires et de distanciation" déclare Stéphane Scotto, le directeur interrégional des services pénitentiaires à Lyon.

Nombre restreint de visiteurs


Pas question de tout reprendre comme avant. Stéphane Scotto nous précise ainsi les choses en ce qui concerne la reprise des parloirs : 

Ce sera un seul visiteur par détenu et par parloir. Et si le visiteur ne porte pas de masque, il ne sera pas autorisé à rentrer dans l'établissement. Les masques ne seront pas mis à disposition par l'administration pénitentiaire.


Ces parloirs n'auront pas tous lieu dans les espaces habituels. Dans les prisons où il ne sera pas possible de garder une distanciation physique, les parloirs vont être organisés "dans une salle polyvalente ou un gymnase à proximité afin que les visiteurs n'aient pas à traverser l'enceinte ou ne se retrouvent près des cellules" précise le directeur interrégional des services pénitentiaires.

Cette réorganisation des parloirs a fait bondir certaines organisations syndicales. L’UFAP Unsa Justice juge dans un communiqué que "c’est de la pure folie !". S'appuyant sur une note interne stipulant une volonté de renforcer la présence des agents "pour faire la police et veiller au respect des gestes barrières", le syndicat en appelle à la désobéissance.

Réponse de Stéphane Scotto : "des organisations syndicales annonçaient le chaos dans les prisons à l'heure du confinement. Deux mois plus tard, nous sommes toujours là." Le directeur interrégional des services pénitentiaires tient à préciser que ce plan de déconfinement dans les prisons, qui sont de son ressort, est préparé depuis deux semaines avec les équipes, les personnels. Concernant le recours à "la réserve péniteniaire", il n'en est pas question pour le moment, mais "on mobilisera tous les renforts qui sont nécessaires".
 

Reprise progressive des activités


Si les promenades n'ont pas été interrompues durant cette période de confinement, les détenus avaient vu un certain nombre de leurs activités suspendues. Toutes ne vont pas reprendre dans leur intégralité dès le 11 mai. Là encore, cela va se faire progressivement.
 

  • Relance de l'activité à partir du 11 mai dans les ateliers qui avaient été fermés. La fabrication de masques dans les prisons de Valence dans la Drôme et de Moulins dans l'Allier, va se poursuivre. Les détenus du centre pénitentiaire de Riom dans le Puy-de-Dôme vont, eux,  fabriquer "des hygiaphones portatifs", ces parois en plexiglass de protection.
     
  • L'enseignement à distance est maintenu, et la reprise des activités socio-culturelles va être étudiée début juin avec les partenaires associatifs et institutionnels.
     
  • L'ouverture des salles de musculation est différée à début juin.
     
  • Les aumoniers des prisons ne pourront pas revenir dès le 11 mai dans les établissements. L'accompagnement cultuel et spirituel va continuer à se faire par téléphone pour le moment.
     

Bilan du Covid-19 dans les prisons d'AURA


Ce jeudi 7 mai 2020, Stéphane Scotto en a profité pour faire le bilan de l'épidémie du coronavirus dans les établissements pénitentiaires qu'il dirige. En l'espace de deux mois, cinq détenus ont été positifs au Covid-19 et sont aujourd'hui guéris.
Sur les 4.000 agents pénitentiaires, quatre ont été testés positifs
, dont deux sont toujours en quatorzaine et sous suivi médical.

Au 16 mars 2020, 6.800 détenus étaient enregistrés en Auvergne-Rhône-Alpes. Ils sont au nombre de 5479 ce jeudi 7 mai. C'est là le résultat des libérations en fin de peine, engagées par le ministère de la Justice depuis le début du confinement.

Dans ce contexte "de jamais vécu auparavant", et vu le bilan décrit ci-dessus, Stéphane Scotto tient à saluer le travail des agents pénitentiaires qui ont participé à la "gestion sanitaire et pénitentiaire durant ces deux mois de confinement de manière efficace et efficiente".

 
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