Pas d'indemnisation pour une élève "traumatisée" par un film d'horreur en classe

Les parents d'une collégienne, "traumatisée" par la projection en classe d'un film d'horreur, ont été déboutés de leur demande d'indemnisation, ce lundi 22 novembre 2021, par le tribunal administratif de Lyon.

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Ce 22 novembre 2021, le tribunal administratif de Lyon a rejeté la demande d’indemnisation formée par les parents d’une élève de 4ème en raison de la projection du film « The Ring (Le Cercle) » durant un cours de français.

Les parents avaient demandé réparation en justice. Ils réclamaient à l'Etat la somme de 11 342  euros au titre du préjudice subi par leur fille. Selon eux, l'adolescente avait été "traumatisée" par la projection de ce film d'horreur en classe. Les faits remontent à avril 2019. 

Le film avait été diffusé dans sa classe de quatrième par un professeur de français dans le cadre d'un travail sur le thème du fantastique. Réalisé par l'Américain Gore Verbinski, ce film sorti en 2002 est le remake d'un classique japonais raconte l'histoire d'une cassette vidéo maudite tuant toute personne l'ayant visionnée.

Selon  Me Thomas Bénagès, avocat des parents, l'adolescente a été "véritablement traumatisée" par le film : "elle n'a ensuite plus pu regarder la télé seule", elle "est restée enfermée chez elle", vivant "une fin de collège très dure", avec attaques de panique et isolement social.

"travail pédagogique accompagné"

Dans un communiqué de presse expliquant sa décision, le tribunal administratif de Lyon a relevé que ce film avait été interdit en salles aux moins de 12 ans, alors que tous les élèves présents avaient alors "au moins 13 ans". "Le tribunal a estimé que la diffusion de ce film n’était donc pas irrégulière en raison de leur âge," est-il précisé.

Le tribunal a ajouté que sa diffusion s'était accompagnée "d'un travail d'analyse et de réflexion" sur le thème du fantastique, au programme de quatrième. "Si le tribunal reconnaît que certaines scènes du film peuvent être impressionnantes, il relève que les conditions de sa diffusion correspondaient par ailleurs à un travail pédagogique accompagné".

Ce travail pédagogique "visait à donner aux élèves les clefs de compréhension" et à leur permettre "de prendre le recul nécessaire", écrit le tribunal pour qui le choix du film n'avait rien d'irrégulier. 

Enfin, "sans se prononcer sur l’opportunité de ce choix pédagogique," les juges ont écarté toute faute de nature à engager la responsabilité de l'Etat : "l'enseignant et l'établissement n'avaient pas été avertis des possibles répercussions du visionnage de l'oeuvre sur l'enfant qui aurait présenté une fragilité psychologique antérieure".

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