Pass sanitaire et vaccin obligatoire : début de grève illimitée au sein de l'Hôpital Edouard Herriot à Lyon

Ce jeudi 29 juillet 2021, des agents hospitaliers ont mis leur menace à exécution. A l'appel de la section syndicale SUD de l'Hôpital Edouard Herriot, une grève illimitée est entamée pour dire non à l'obligation vaccinale et à l'extension du pass sanitaire aux portes des établissements de santé.

"Il n'y a pas d'anti-vaccin chez nous. C'est la méthode et la stigmatisation  des personnels hospitaliers que nous dénonçons", assène la secrétaire de la section syndicale SUD de l'Hôpital Edouard Herriot. Ce 29 juillet 2021, la mobilisation est encore timide, mais une grève illimitée est bel et bien lancée au sein de l'établissement des Hospices Civils de Lyon. Deux revendications principales : pas question d'accepter "une obligation de se faire vacciner sous peine d'une mise à pied sans salaire", pas question non plus de "laisser des patients aux portes de l'hôpital faute de pass sanitaire".

"On n'est pas contre le vaccin sinon on ne serait pas soignant"

Chaïbia Khaif-Janssen raconte que "des collègues sont venus nous voir" après les annonces d'Emmanuel Macron le 12 juillet dernier. "Des collègues désemparés, pointés du doigt et stigmatisés" par la nouvelle loi qui vise à leur imposer l'obligation de se faire vacciner contre le Covid. Parmi le personnel hospitalier, l'incompréhension est grande face à cette politique du Gouvernement qualifiée de "violente et brutale".

Lors de la 1ère vague, nous étions des héros. Maintenant, nous sommes devenus des pestiférés. (...) Cela remet en cause des vocations.

Chaïbia Khaif-Janssen, secrétaire de la section SUD d'HEH à Lyon

La vaccination obligatoire des hospitaliers, il n'est pas question de l'accepter sous la menace de sanction. Certes, les parlementaires ont retiré du texte de loi l'idée de liceciement. Mais une sanction reste possible : la mise à pied sans salaire. Chaïbia Khaif-Janssen se demande si tout cela est bien conforme au Droit du travail. Et surtout, la syndicaliste des effets dévastateurs de ce qu'elle considère comme une discrimination.

"Ce gouvernement a oublié ce qu'est un hôpital public"

 L'hôpital public doit être ouvert à tous. Sauf que la nouvelle loi prévoit l'extension du pass sanitaire jusqu'à ses portes. L'entrée d'un patient sans sésame pourrait être évaluée en fonction de l'urgence médicale. "Mais le critère d'urgence, il est tout le temps là", oppose Chaïbia Khaif-Janssen. "Quand un patient attend des semaines, voire des mois pour avoir un rendez-vous avec un spécialiste, une pathologie peut s'être développée !" Fliquer ? Non, "nous on veut soigner", dit-elle.

Qui d'un toxicomane qui a besoin de sa dose de méthadone ? Quid des Sdf ou d'une personne qui présente des troubles psychiatriques ? Et il est où le secret médical ?

La syndicaliste s'emporte en évoquant ces questions, ne peut imaginer ce "tri des patients" à l'entrée de l'hôpital, réalisé par un agent de sécurité.

"Tout ça fait oublier que l'hôpital est malade"

"Ce gouvernement a toujours rêvé de licencier des fonctionnaires, grâce au Covid", stipule le tract d'appel à la grève au sein de cet hôpital lyonnais. Mais nombre de personnels ont déjà fui des conditions de travail qui n'ont de cesse de se dégrader. Exemple avec la mobilisation au sein des Urgences. 

La crise Covid est arrivée sur un personnel hospitalier déjà à genoux.

Chaïbia Khaif-Janssen est convaincue que tous ces discours contradictoires sur l'hôpital public ont pour seul but de "dévier le sujet des vrais problèmes". Pour l'heure, la section syndicale SUD est la seule à appeler à la grève au sein d'HEH. "Des collègues de Lyon Sud" ont montré leur soutien. Et surtout, en attendant l'avis du Conseil constitutionnel sur la loi sanitaire, une assemblée générale est prévue pour le 4 août prochain avec la section de Force Ouvrière. Histoire d'envisager la suite et d'amplifier la mobilisation.

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