Alors que les restaurants lyonnais pourront servir à boire après 22 heures à leurs clients qui ont dîné, les bars devront fermer. La pillule ne passe pas.
Dès le 28 septembre au soir, les bars de la métropole de Lyon fermeront à 22 heures pour une durée de 15 jours. Pour ces étudiants attablés au restaurant, pas question de finir la soirée à cette heure-là. "On trouvera d'autres solutions. On pourra toujours essayer de se retrouver dans des appartements" nous explique Julie. "Je pense qu'on ira sur les quais en respectant la limite de 10 personnes" avoue Arnaud.
Cyril Pays gère un restaurant et un bar. Il pourra servir à boire après 22 heures aux clients de son restaurant qui ont dîné. "On a le droit d'accueillir un client à 19 heures pour manger et lui servir de l'alcool jusqu'à 1 heure du matin. C'est ça qui est aberrant aujourd'hui" regrette celui qui gère également un bar de la presqu'île qui ferme à 4 heures du matin. Mais pour cet établissement, Cyril Pays devra fermer la porte à 22 heures. "Pour ce bar, j'ai déjà avancé la fermeture à 1 heure car la piste de danse est interdite. Je me suis adapté en ouvrant à 16 heures. Mais là, avec les nouvelles contraintes, je vais avoir une perte d'activité d'environ 90%". Une perte colossale qui pose question à Cyril Pays. "Je suis en train de me demander si on ne va pas fermer et mettre le personnel au chômage partiel. A part les charges locatives, ça nous fait plus gagner d'argent de rester fermer."
Dans le bar à cocktail du Grand Hôtel-Dieu qui ouvre à 18 heures seulement, l'enjeu est de taille. Son gérant craint une catastrophe économique.
On est pris de court. On n'a pas la tête à calculer le manque à gagner. Mais concrètement, finir à 22 heures, ça implique la dernière commande à 21h15, c'est compliqué
Les patrons des bars lyonnais travaillent depuis plusieurs jours avec les services de l'Etat. Ils viennent de lancer une campagne d'information co-signée avec la préfecture. "Le ministre de la santé n'écoute absolument pas ce qui remonte du terrain. On a tout donné au préfet et d'un seul coup, d'un seul, on reprend tout. Cette décision du préfet était souveraine jusqu'à mercredi. Elle ne l'est plus depuis." déplore Laurent Duc, président de l'union des métiers et de l'industrie hôtelière du Rhône.
Jeudi 24 septembre, 6 établissements sur 2500 faisaient l'objet de fermeture administrative pour non-respect des règles sanitaires.