Entre 2002 et 2017, Laëtitia Cochet était employée comme assistante parlementaire pour le compte de son mari, Philippe Cochet, alors député LR. Son salaire, estimé à près de 5600 euros, avait fait l’objet de suspicions. Son montant était en effet 60% plus élevé que celui d’une autre collaboratrice au même poste.
C’est une affaire "nébuleuse" avec en toile de fond, un emploi familial et un salaire qui questionne. En octobre 2019, le conseil de prud’hommes de Lyon avait condamné Philippe Cochet, ancien député LR du Rhône, à verser près de 90 000 euros à une ex-attachée parlementaire. Cette dernière était en effet payée 60% de moins que sa collègue pour le même poste. Cette autre assistante parlementaire était alors Laëtitia Cochet, l’épouse de l'actuel maire de Caluire-et-Cuire (métropole de Lyon).
Des révélations pendant l’affaire Fillon
Lors de ses mandats de député, Philippe Cochet avait embauché sa femme Laëtitia comme assistante parlementaire, entre 2002 et 2017. Jusqu’alors, employer ses proches comme collaborateurs parlementaires n’était pas encore interdit. L’affaire Fillon venait d’être sortie par le Canard enchaîné, fin janvier 2017.
Lorsque les révélations de Franceinfo et de Lyon Capitale ont dévoilé cette affaire courant février, Philippe Cochet était devenu un sujet de méfiance. Aucune preuve ne permettait d’étayer la véracité d’un emploi fictif, mais quelques suspicions entouraient alors le travail de Laëtitia Cochet. Notamment, après les déclarations de Maud Guerrini, assistante parlementaire de Philippe Cochet de 2003 à 2005.
Quel était le rôle de Laëtitia Cochet ?
Dans cette enquête, l'ex-collaboratrice affirmait alors "[n’avoir] jamais vu Madame Cochet prendre un ordinateur, utiliser les contacts, écrire des mails ou des courriers à des élus" à part pour "chercher et apporter le courrier". La faible présence de Laëtitia Cochet à la permanence des Républicains interrogeait aussi. "Un article à charge", répondait alors celui qui était mis en cause. Joint par France 3 Rhône-Alpes, Philippe Cochet affirmait alors que "la volonté [était] surtout d’entacher les élus, parce qu’il y a un ‘tous pourris’ qui règne, et que certains voudraient répandre".
- Philippe Cochet réagissait à l'enquête de France Info sur "le travail nébuleux de Laetitia, sa femme assistante parlementaire"
D’autres informations surgissaient ensuite sur la différence salariale entre la compagne du député et une autre assistante parlementaire, semant le trouble sur les justifications de l’édile de droite. Avec 5 593€, pour un trois-quarts de temps, Laëtitia Cochet gagnait 60% de plus que sa collègue.
Un écart qui ne pouvait être justifié, d'après le Conseil des Prud'hommes de Lyon. En octobre 2019, les juges ne parvenaient pas à établir de différence en termes de diplômes, comme de tâches. Rien ne pouvait alors expliquer le salaire de Laëtitia Cochet. C’est sur cette base que l’actuel maire de Caluire-et-Cuire a été condamné par l'instance juridique à verser 90 000 euros, à cette ex-collaboratrice, en vertu de la règle "travail égal, salaire égal". Une décision qu’il conteste. Ce mardi 10 janvier, l’ancien député devra se défendre devant la Cour d’Appel des Prud'hommes.