Dans le Rhône, la récolte des cerises a démarré. La pluie, le manque d'ensoleillement et les insectes nuisibles rendent le travail des arboriculteurs ardu. Certains producteurs prennent des mesures radicales pour protéger leur production.
Le printemps particulièrement pluvieux a certes permis aux nappes phréatiques de se remplir. Cependant, dans le monde agricole, certains souffrent du manque d'ensoleillement. C'est le cas des producteurs de cerises dans le Rhône.
30% de récolte perdue
Florent Bouttier sillonne son exploitation, à Charly, il le sait, cette année, il va de nouveau perdre 30% de sa récolte de cerises. La faute à la pluie, au manque de chaleur et à la drosophile, un insecte ravageur. L'arboriculteur a dû prendre des mesures radicales. "J’ai arraché une variété tardive, explique-t-il, parce que la drosophile vient sur les variétés tardives, mais maintenant, déplore Florent, elle mute aussi sur des variétés précoces."
L'exploitant agricole affirme que d'autres producteurs jettent l'éponge. La récolte de cerises est devenue trop aléatoire. "Dans le sud de la France, quelqu’un qui a une exploitation, et qui veut faire 100 tonnes de cerises, c’est comme un industriel, il veut pouvoir compter dessus. Si l’année d’après, vous lui dites, il n’y a que 50 tonnes, et l’année, d’après plus que 30 tonnes, il arrache, il fait autre chose : la vigne, des pommiers, des poiriers..."
De coûteuses protections
Pour garantir les récoltes, il y a une solution : les bâches et les filets de protection. Patrick Reynard est producteur de cerises, il en a équipé ses 10 hectares. Sa production est assurée. "Il y a eu légèrement des dégâts avec la pluie sur les branches qui dépassent les protections, constate le producteur. Mais grâce aux protections, assure-t-il, il n’y a qu’un faible pourcentage de fruits abîmés, là, il y a une jolie récolte".
À 100.000 euros l'hectare, l'investissement est important. Seuls les plus gros producteurs peuvent s'équiper aujourd'hui. Et c'est sans compter le paysage qui s'en trouve transformer.
"C’est une transition que nous sommes en train de vivre car on est en perpétuelle évolution, les filets, c’est devenu incontournable, assure Patrick Reynard. Si on veut garantir de la qualité et une récolte."
Le Rhône est le premier département producteur de cerises en France. Avec les aléas climatiques et la mutation de culture, le volume baisse chaque année un peu plus.