Le Patron national de la sécurité publique, Pascal Salle, était à Lyon mercredi 7 mars pour faire un point avec les acteurs locaux de la police de sécurité du quotidien, voulue par le Président de la République et le Ministre de l'Intérieur.
"Nous sommes en phase de mise en place. C'est la dernière réunion d'un tour de France avec les directeurs départementaux, leur adjoints, les responsables de l'investigation et du renseignement".
Mercredi 7 mars 2018, Pascal Salle est à Lyon pour rencontrer les responsables policiers de la région et leur transmettre les "éléments de doctrine" et de méthode. Comprenez un mode d'emploi à usage des patrons qui auront à gérer leurs troupes sur le terrain, dans le cadre de la nouvelle police de sécurité du quotidien.
Une stratégie de lutte contre de la délinquance définie localement
Au passage, le directeur central de la sécurité publique insiste sur le fait que la stratégie de police du quotidien sera déterminée localement "et non téléguidée de Paris". D'où la nécessité de réaliser des diagnostics locaux via les policiers concernés mais aussi par les acteurs locaux que sont les élus, les comités de quartier, les bailleurs sociaux ou encore les transporteurs.
Ce diagnostic est en cours à Lyon 8eme, une des 30 "zones de reconquête républicaines", des zones difficiles où la Police de sécurité du quotidien sera déployée en priorité, le 13 septembre, avec un renfort d'effectif de 10 à 30 policiers. Suivra le quartier des Minguettes à Vénissieux au mois de janvier.
Pour autant, la "PSQ" ne sera pas cantonnée à ces zones, car elle doit être "partout et pour tous". L'objectif est donc d'avoir une police plus visible et plus disponible.
7000 recrutements de policiers sur 3 ans
Pour y arriver, plusieurs mesures sont ou seront en oeuvre : le recrutement de 7000 policiers supplémentaires sur 3 ans, une réorganisation des services et une plus grande synergie des services (Police aux frontières, PJ, CRS ...). Enfin, une simplification de la procédure pénale est ardemment souhaitée par les fonctionnaires.
Selon une étude citée par le Directeur départemental de la sécurité publique du Rhône, lucien Pourailly, une heure d'enquête policière génère sept heures de procédure et de travail administratif.
Vers une simplification de la procédure pénale, jugée parfois inutilement chronophage
L'objectif est donc d'alléger ce ratio pour optimiser le temps de terrain des policiers. D'ores et déjà à l'étude : des mesures pour éviter les transports de suspects, gros consommateurs d'effectifs. Il est entre autre envisagé le non-recours systématique au procureur pour faire des réquisitions judiciaires (demandes de documents ou d'informations) ou encore l'usage de visio-conférence pour la présentation au magistrat en vue de faire prolonger une garde à vue.
Enfin, la réforme prévoit le déploiement de pôles psychosociaux au sein des commissariats, dotés d'un psychologue, d'un travailleur social et d'un membre d'une association d'aide aux victimes.