Le sport, un maître mot dans la trajectoire de Michel Sorine, pour le meilleur et pour le pire. L'organisateur de la SaintéLyon a perdu l'usage du bas du corps dans un accident de vélo il y a dix ans. Depuis, sa force et sa détermination nourrissent toujours sa passion du défi.
Michel Sorine est un combattant qui n'en est plus à un parcours près. Pour celui de la flamme paralympique à Lyon, c'est la municipalité qui est venue le chercher. Il le précise sur son blog Extropied crée après l'accident de vélo qui lui a coûté l'usage du bas du corps.
"Je dois vous avouer que je ne suis pas forcément friand de ce genre d’exercice dans lequel je me sens plutôt mal à l’aise, pas vraiment à ma place (...) je n’ai personnellement rien demandé. J’ai évidemment accepté de le faire", dit-il notamment "rendre hommage à tous mes semblables cabossés qui n’ont pas accès au sport ainsi qu’aux champions paralympiques méconnus. Même avec une médaille d’or, l’handicapé reste souvent invisible".
Michel Sorine est le cofondateur et président d'Extra Sports, une société spécialisée dans l'organisation d'événements sportifs outdoor. Créée en 2000, l'entreprise est à l'origine de plusieurs manifestations sportives populaires telles que le Lyon Urban Trail, le Marathon du Beaujolais et le Trail des forts de Besançon. Sorine est particulièrement connu pour être l' organisateur de la SaintéLyon, une célèbre course de trail nocturne entre les villes de Saint-Étienne et de Lyon.
Le sport, toujours le sport
En 2014, Michel Sorine a été victime d'un grave accident de vélo dans le tunnel de la Croix-Rousse à Lyon, qui l'a rendu tétraplégique incomplet.
Quand la Ville de Lyon l'a appelé pour lui annoncer son choix, il a d'abord ressenti une forme d'imposture. "Je ne suis pas un sportif de haut niveau, mais je suis honoré d'avoir été choisi, et puis c'est un clin d'œil puisque j'étais relayeur de la flamme olympique pour les Jeux d’hiver de Turin 2006", raconte-t-il.
Depuis vingt ans, il organise de nombreux évènements sportifs et populaires dans Lyon et sa région.
Qu'on soit petit, gros, vieux, jeune, ou non valide, ce sont des évènements ouverts à tous, donc je suis légitime en ce sens à porter cette flamme. Il faudra juste que je ne fasse pas tomber la flamme
sourit Michel Sorine.
Michel Sorine pratique assidument le handbike, un vélo avec lequel on pédale avec les bras. "Après mon accident, en 2014, j’ai suivi la rééducation dans une salle d’activités physiques adaptée. Sauf que quand vous sortez de l’hôpital, ça n’existe plus ! Pour être sportif et en situation de handicap, il faut du courage et de la volonté. Rien que se promener dehors est un challenge, la preuve : on est des millions de gens en fauteuil en France, mais moi je ne les vois jamais en ville !" a-t-il exprimé auprès de la Ville de Lyon.
Cette désignation comme porteur de la flamme paralympique témoigne de la reconnaissance de son parcours inspirant et de son engagement dans le monde du sport.
La municipalité lyonnaise a choisi Michel Sorine, aux côtés d'Inès Dahmani, fondatrice et ancienne responsable du pôle féminin du club de football Lyon - La Duchère pour porter la flamme paralympique.
"C'est un honneur"
"J'étais super fière, c'est vraiment une chance pour moi de pouvoir être porteuse de flamme paralympique dans mon pays, ce n'est pas tous les jours que ça arrive.", explique Inès Dahmani qui est aussi éducatrice spécialisée.
C'est elle qui a porté la féminisation au sein du club, notamment dans le recrutement. Elle est aussi en charge de l'équipe féminine de La Duchère.
Lyon est la plus grande ville étape sur le parcours des 12 flammes paralympiques qui convergeront vers Paris le 27 août prochain. Le parcours se concentre autour de la place Bellecour.
Considérant le coût demandé par Paris 2024 trop élevé - 180 000 euros - la métropole et le département avaient décidé de ne pas participer au relais de la flamme olympique.
