Des protections périodiques collectées et redistribuées à des femmes en difficulté. Une opération de lutte contre la précarité menstruelle est lancée dans la Métropole de Lyon à partir du 8 mars, journée des droits des femmes. Près de quarante boîtes à dons seront mises à disposition.
"La précarité menstruelle, c'est la difficulté pour les femmes d'avoir accès à des produits d'hygiène intime comme serviettes ou tampons, nécessaires dans le cadre de leurs règles", résume Henri Pais, responsable Auvergne Rhône-Alpes de l'association Règles élémentaires. Cette association lutte depuis 2015 contre cette forme de précarité et le tabou autour de la question des règles. Le responsable régional n'a pas manqué de rappeler qu'"en France, deux millions de femmes doivent faire face à cette forme de précarité spécifique". Le phénomène touche les travailleuses pauvres ou précaires, les femmes sans abri, les étudiantes, les détenues.... Ce phénomène de précarité menstruelle s'est amplifié ces derniers mois avec la crise sanitaire. L'association qui est implantée à Lyon depuis 2017, travaille à la mise à disposition gratuite de protections hygiéniques pour toutes ces femmes en difficulté.
Une collecte sur le territoire de la Métropole de Lyon
La Métropole de Lyon, en partenariat avec Règles Elémentaires, a décidé de lancer une collecte de dons de protections féminines. Deux dates symboliques ont été retenues pour encadrer cette opération de collecte : elle démarre à partir du lundi 8 mars 2021, journée des droits des femmes et se termine le 28 mai, journée mondiale de l'hygiène menstruelle. Objectif de cette opération lancée sur le territoire métropolitain : ouvrir des points de collecte afin de soutenir les femmes qui ont des difficultés à acheter ces produits.
Pour Michèle Picard, Vice-Présidente à la lutte contre les discriminations et à l'égalité femmes-hommes, cette collecte "correspond à un besoin". "La précarité menstruelle est une réalité (...). C'est aussi une question de dignité et de santé publique. C'est une question de solidarité", expliquait-elle ce vendredi 5 mars lors de la présentation de la campagne à la presse. Pour l'élue, il s'agit aussi de lever un tabou... "Il faut libérer ce sujet, que cela ne devienne plus quelque chose de l'ordre de la culpabilité pour les jeunes filles...", explique Michèle Picard.
Des protections menstruelles gratuites
Les particuliers sont invités à déposer des protections menstruelles et produits d'hygiène intime - serviettes hygiéniques, tampons, protège-slips, serviettes lavables, coupes ou encore culottes menstruelles neuves - dans des boîtes à dons. (la carte des boîtes à dons)
Les particuliers sont également invités à donner des produits de première nécessité tels que du gel anti-bactérien ou encore des lingettes.
Ces produits d'hygiène seront ensuite récupérés et redistribuées à des associations en contact direct avec des femmes en situation de précarité comme le Foyer Notre-Dame des sans-abris, les Restos du coeur, Habitat et Humanisme Rhône ou encore le Secours populaire. Les associations étudiantes ne sont pas oubliées. En 2020, deux millions de dons ont été effectués en France, dont 80 000 sur la Métropole de Lyon. Pour cette campagne, une trentaine de points de collecte sont déjà connus.