Quatrième et dernière journée du procès Barbarin. Le cardinal est arrivé sans faire le moindre commentaire sur le réquisitoire du ministère public. Il ne prévoit aucune condamnation pour les faits reprochés aux 6 prévenus. Une décision qui interpelle les victimes du père Preynat.
Quatrième et dernière journée, jeudi, du procès Barbarin. Plus précisément du cardinal et de son entourage, des prélats et des laïcs qui l'entouraient à l'époque. Ils comparaissent pour "non dénonciation d'actes pédophiles" et pour Mgr Barbarin et Régine Maire, de "non assistance à personne en péril".
Une journée supplémentaire de débats a été programmée pour permettre aux parties civiles et à la défense de plaider confortablement, sans la pression de l'urgence.
Mercredi, le réquisitoire du ministère public, sans la moindre condamnation, a surpris les parties civiles qui pensaient avoir démontré l'intention du cardinal et de son cabinet de dissimuler les agissements du père Preynat. La suite logique du classement sans suite de l'affaire en aôut 2016 par le parquet de Lyon qui avait déjà conclu qu'aucune infraction n'était constituée, mais aussi à cause de la prescription des faits.
Le récit de Valérie Benais (Soir 3 du 9 janvier 2019)
Christian Burdet, l'une des victimes du père Preynat, livre sa réaction après le réquisitoire sans condamnation du ministère public. Il estime qu'un pas a déjà été franchi avec "la Parole libérée" qui a su médiatiser cette affaire .
Me Luciani, l'un des avocats de Mgr Barbarin, estime que le réquisitoire du ministère public est conforme au classement sans suite tel qu'il a été motivé et conforme au droit. "Le dossier est exactement au même stade qu'il l'était en 2016 lorsque le parquet a dit qu'il n'y avait pas suffisamment de charges pour renvoyer ce dossier devant un tribunal ". Il précise toutefois qu' "un réquisitoire ne lie pas un tribunal" et qu'il peut trancher différemment.
Me Luciani reconnaît par ailleurs que le procès a permis à "des gens de s'exprimer avec beaucoup d'authenticité avec des douleurs assez bouleversantes. Du point de vue de l'humanité, nous avons progressé!"
Le cardinal Barbarin n'a pas souhaité commenté le réquisitoire du ministère public à son arrivée au tribunal. Me Yves Sauvayre, avocat de Stephane Hoareau, conteste la prescription. Il estime comme les autres parties civiles que l'infraction de "non dénonciation d'agression sexuelle" n'est pas constituée parce que le parquet l'a écartée "de manière lapidaire".
Intervenants : 1) Francois Devaux - "La parole libérée" 2) Me Jean Felix Luciani - Avocat du cardinal Barbarin 3) Me Yves Sauvayre - Avocat de Stephane Hoareau Reportage : Sylvie Cozzolino - Yaelle Marie - Thierry Swiderski - Laure Crozat