Pour la 25e année consécutive, Handicap International organise sa traditionnelle "Pyramide de chaussures" le 28 septembre place Bellecour à Lyon comme dans plusieurs villes de France.
Ce samedi 28 septembre, à Paris, LYon et 12 autres villes de France, l'ONG Handicap International organise pour la 25ème fois sa pyramide de chaussures. Le public peut venir déposer une paire de chaussures sur la pyramide pour protester contre les armes explosives qui frappent les populations civiles "au mépris du Droit international et des Conventions de Genève". Les bombes font 92% de victimes civiles.
Des traités contre les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions
L'organisation Handicap International est née à Lyon. Depuis 25 ans, la Pyramide de chaussures s'est imposée comme un rendez-vous annuel. Une pyramide de chaussures est destinée à sensibiliser le grand public et notamment les scolaires aux combats de cette ONG. Les Lyonnais ont grandi avec cette initiative de l'ONG. La mobilisation citoyenne a déjà fait évoluer le droit international avec la signature de deux traités interdisant les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions.
Le traité d'Ottawa interdisant les mines antipersonnel a été signé en 1997 à l'issue de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL). Le texte interdit la production, l’emploi, le transfert et le stockage des mines antipersonnel. Il prévoit aussi l’assistance aux victimes. L'interdiction de cette arme conventionnelle était une première mondiale. Le traité d'Ottawa est entré en vigueur le 1er mars 1999.
Le 1er août 2010, c'est l'entrée en vigueur de la Convention d'Oslo interdisant l'utilisation, la production, le stockage et le transfert des bombes à sous-munitions. Mais malgré ce traité, l'utilisation des sous-munitions fait encore des ravages parmi les civils, notamment au Yémen et en Syrie. Les bombes à sous-munitions larguées par voie aérienne ou tirées depuis le sol sont conçues pour s'ouvrir et libérer des sous-munitions sur un vaste périmètre.
La Convention d’Oslo est devenue un instrument de droit international contraignant, interdisant les armes à sous-munitions, obligeant les États parties à détruire leurs stocks, à répondre aux besoins des victimes, à nettoyer les zones polluées. C'est le traité de désarmement le plus important depuis celui d'Ottawa de 1997. Pourtant, les victimes sont encore très nombreuses.
Protéger les civils : la mobilisation se poursuit
L'événement qui est organisé comme chaque année au coeur de la Presqu'île de Lyon par Handicap International, et dans une dizaine d'autres villes en France, est une occasion aussi pour l'ONG d'obtenir des signatures pour une pétition. Elle vise à faire pression sur les états afin qu'ils s'engagent à signer une déclaration politique internationale visant à mieux protéger les civils. "Grâce à votre mobilisation, nous avons déjà réussi à faire interdire les mines antipersonnel en 1997 et les armes à sous-munitions en 2008. Aujourd’hui, nous pouvons et nous devons protéger les civils des effets dévastateurs des bombardements aveugles en zones peuplées," explique l'ONG sur son site internet. Handicap International espère recueillir un million de signatures. Les compteurs en sont pour l'instant à presque 400.000. Une déclaration politique internationale visant à mieux protéger les populations civiles devrait être signée en mars 2020 à Dublin.
Cette année encore des scolaires lyonnais découvrent les opérations menées par l'ONG. Une ville bombardée est reconstituée place Bellecour. Ainsi, vendredi 27 septembre, des collégiens du 5e arrondissement ont découvert des ruines ressemblant à ce qu'il reste de la ville d'Alep en Syrie.
Le rendez-vous de l'ONG Handicap International, née à Lyon... la mobilisation continue notamment avec la sensibilisation des scolaires
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