Quais du Polar : un moment attendu des libraires indépendants, c'est l'occasion pour eux de tirer leur épingle du jeu

Le festival Quais du Polar débute aujourd'hui et dure jusqu'à dimanche soir. C'est un peu la rentrée littéraire du livre noir. Un événement qui se traduit par une véritable émulation sur les sites du festival comme chez les libraires indépendants. En mars, le chiffre d'affaires triple dans les librairies.

Un moment attendu des libraires indépendants et pour cause. Le festival Quais du Polar, ce sont des chiffres qui font tourner la tête. En 2019, juste avant le Covid, on enregistrait 90 000 visiteurs et des retombées économiques de l'ordre de 3 millions d’euros. Dans la seule Bourse où beaucoup d’éditeurs sont installés, les livres se vendaient comme des petits pains, aux alentours de 35 000. Cinq ans plus tard, pour la 20 e édition, l’engouement est identique, pour ne pas dire plus !

Fréquentation en hausse

Les libraires indépendants tirent également leur épingle du jeu. S’il est plus difficile de parler chiffres, ils reconnaissent en chœur que le mois de mars est un mois de cocagne. C’est encore plus vrai la dizaine de jours qui précèdent l’événement et durant le week-end. À la librairie Passages, Didier Coviaux est gestionnaire de rayon, le monsieur Polars de la librairie. Pour lui, pas de doute, l’afflux de clients se ressent. Et le chiffre d’affaires est supérieur de 300 % à un mois classique. “La ville de Lyon est devenue la ville du polar depuis que le festival existe. Outre les nombreux écrivains qui viennent, il y a de nouveaux livres à défendre, et d’autres auteurs que l’on accompagne depuis leurs débuts. Dans notre librairie, passent beaucoup de clients lyonnais mais aussi des gens qui viennent de partout. Dans cette période, les éditeurs font paraître énormément de livres. C’est devenu un rituel. Je pense que c’est également vrai chez les libraires hors de la région lyonnaise, jusqu’à Paris.” 

Temps fort pour les éditeurs

Les éditeurs sont présents par dizaines, les grandes maisons comme les plus petites, parfois spécialisées dans le noir. Pierre Fourniaud a fondé sa société d’édition en 2009, les éditions  La manufacture de livres. Être à Lyon pour le festival est une évidence :“C’est la foule qui vient à l’occasion du festival qui achète les livres. C’est aussi puissant qu’une rentrée littéraire. C’est le moment le plus important pour les auteurs et les éditeurs de romans noirs. Ça remonte à une dizaine d’années et ce phénomène se renforce.” 

Directrice du festival depuis une dizaine d’années, Hélène Fischbach a vu l’évolution. Et tout particulièrement l’ouverture à l’international du festival. Lyon est le centre nodal du polar en Europe : “C’est sûr que faire paraître les auteurs les plus connus à cette période-ci a un impact sur les ventes. D’autant plus que les prix qui sont remis durant le festival augmentent encore l’attrait pour les livres. Le mois du polar qui se déroule sur le mois d’avril fait se déplacer des auteurs qui se rendent dans les librairies un peu partout en France, ça joue aussi.”