La mise à disposition de doggy-bags, contenants permettant aux clients de restaurants de repartir avec les restes de leur repas, sera rendue progressivement obligatoire pour lutter contre le gaspillage alimentaire, en vertu d'un amendement voté dimanche 27 mai à l'Assemblée. Qu'en pense-t-on à Lyon?
Le “doggy bag” ou "take away box" est une pratique encore peu populaire et peu répandue dans l'Hexagone. En résumé: il s'agit pour un restaurant de mettre à disposition de la clientèle un contenant permettant d'emporter les reliefs de son repas (aliments et boissons), les restes (bons ou mauvais !) de son plat.
Un amendement à la loi agriculture et alimentation, qui vient d'être voté en commission à l’Assemblée nationale, propose d’obliger l’ensemble des restaurateurs à proposer un doggy-bag à leurs clients qui n'auraient pas terminé leur assiette. Objectif affiché: lutter contre le gaspillage alimentaire et son coût. Le gaspillage alimentaire représenterait en moyenne entre 100 et 160 euros par an et par Français, d’après des chiffres dévoilés en 2017 par le ministère de l’Agriculture.
Mais l'affaire n'est pas encore dans le sac. Si la mesure va au bout du parcours législatif, elle n'instaurera l'obligation pour les restaurateurs de proposer des doggy-bags à leurs clients qu'au 1er juillet 2021.
Le principe du doggy-bag va-t-il remporter l'adhésion des consommateurs ?
Rien n'est moins certain d'après les clients interrogés notamment à Lyon, cité gastronomique par excellence. Le doggy-bag ou "sac pour chien" ne fait pas rêver, ne rime pas dans les esprits avec l'image d'un plat appétissant. Pour le syndicat de l'hôtellerie-restauration, c'est même une question culturelle. La culture gastronomique française est bien différente de celle des Etats-Unis où le doggy-bag est très populaire. Aujourd'hui en France, l'usage du doggy-bag est encore très marginal. "Ce n'est pas adapté au type de restauration dite à la française," explique Laurent Duc, Président de l'UMIH.
A contrario, pour l'entreprise Firplast, installée à Saint-Priest, qui vend ses emballages en matériaux biodégradables à plusieurs milliers de points de restaurations en France, les débouchés sont bons. L'entreprise, qui s'est lancée dans le doggy-bag il y a 10 ans, est leader sur ce marché.
Doggy-bags bientôt obligatoires ? Qu'en pense-t-on à Lyon ?
Le reportage à Lyon - Intervenants : Yohan Abecassis, Restaurateur / Yann Merran, Dir. R&D Firplast / Laurent Duc, Psdt UMIH
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