Réouverture des discothèques : dans le Rhône, les professionnels sont sceptiques

Fermées depuis 15 mois, les discothèques voient peut-être le bout du tunnel. Le gouvernement a annoncé leur très prochaine réouverture. Mais sous quelles conditions ? Le protocole semble très restrictif. Les professionnels sont sceptiques et restent prudents. 

"C'est une nouvelle surprenante, faite comme d'habitude à la volée". Loïc Luboz, gérant de la discothèque le Drungly à Pusignan, est sceptique "d'après leurs dires et aux vues des conditions qui vont nous être imposées, ça va être sport". Loin de susciter un enthousiasme débordant, cette annonce de réouverture des discothèques laisse les professionnels du secteur à mi-chemin entre attentisme et faux espoir. "Nous, nous sommes prêts et attentifs pour repartir s'il le faut mais quand on compare avec les bars et les restaurants, ils n'ont presque plus de contraintes alors que nous si !"

Les conditions de réouverture

Rien n'est encore définitivement acté et en coulisses l'Umih, l'union des métiers de l'industrie hôtelière, s'active. "Ce n'est pas un bras de fer. Nous sommes dans la responsabilité du chef d'entreprise et du syndicat à dire ce qui acceptable et ce qui ne l'est pas." Thierry Fontaine, propriétaire de discothèques et président de l'Umih du Rhône, a du mal à contenir sa colère, "on nous impose un pass sanitaire dès la première personne, là où partout ailleurs il est nécessaire au-dessus de 1000 personnes seulement."

Pour valider son pass sanitaire, le client doit soit être vacciné deux fois depuis au minimum 15 jours, soit avoir réalisé un test PCR ou antigénique dans les 48h. Un sésame qui ne semble pas adapté aux établissements de nuit et à sa jeune clientèle " Moins de 10% des jeunes sont vaccinés, s'ils le font aujourd'hui, leur pass ne sera pas validé avant début août ! Quant aux tests, il faut le prévoir et prendre rendez-vous. Sortir en boîte, c'est souvent une démarche spontanée, et si dans le groupe une personne n'a pas de pass alors la soirée tombe à l'eau et cela se transforme en une soirée privée ou dans les bars musicaux qui, eux, ne sont pas soumis aux mêmes contraintes."

D'où un certain effet douche froide à l'annonce de ce protocole. "Transformer nos établissements en quartier haute sécurité de prison c'est non. Faire la fête dans des lieux sécurisés, c'est ok, on attend cela depuis 15 mois, mais dans des conditions acceptables." Thierry Fontaine travaille avec les professionnels du secteur, et l'Umih a des propositions qui leur semblent raisonnables à soumettre au président. "Si les conditions ne sont pas viables, alors cela se passera comme pour les restaurants, beaucoup d'établissements retarderont leur ouverture car les conditions demandées ne sont pas viables pour eux." 

Les propositions de la profession

Les représentants des discothèques doivent en théorie rencontrer Emmanuel Macron lundi 21 juin. Le temps presse, ils comptent bien négocier avant la réunion qui dès lors serait juste l'occasion d'acter l'accord. 

Les autotests autorisés : "Ils sont très prisés dans les lycées, pourquoi ne pas les intégrer au pass sanitaire." Une solution plus souple pour les candidats à la fête au dernier moment !

Le seuil du pass sanitaire relevé : "On réclame aussi d'imposer ce pass sanitaire, comme les autres, à partir de 1000 personnes seulement."

Le port du masque non obligatoire : "Dans les salles de sport, le masque n'est pas obligatoire car la haute autorité de santé a déclaré qu'il était contre indiqué avec la pratique du sport, et la danse? Ce n'est pas du sport ?!"

 

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