Bruno Bernard, président EELV de la Métropole de Lyon est l'invité d'Olivier Michel dans Dimanche en Politique, ce 26 septembre. Le patron de la Métropole revient sur plusieurs dossiers, comme le projet du téléphérique qui fait polémique. Il se dit prêt à revoir sa copie pour apaiser les débats.
La rentrée politique se fait sous pression pour Bruno Bernard le président de la Métropole de Lyon. Certains de ses choix ont provoqué l'ire de plusieurs élus. Parmi les sujets de la discorde, le projet très controversé du téléphérique entre Lyon et Francheville ou encore le métro E.
Le patron de la Métropole de Lyon répond à Olivier Michel dans l'émission Dimanche en Politique, diffusée sur France 3 Rhône-Alpes, ce dimanche 26 septembreà 11h30. D'autres dossiers sont également abordés, comme les bouchons et la ZEF, zone à faible émission.
Bruno Bernard prêt à revoir sa copie sur le téléphérique
Le projet d’un transport par câble entre Francheville et Lyon à l'horizon 2026, en passant par Sainte-Foy-lès-Lyon et probablement par La Mulatière, avait été annoncé en décembre 2020. Depuis, le sujet fait débat.
Début juin 2021, le président de la Métropole de Lyon, qui est aussi président du Sytral, Bruno Bernard, a proposé trois nouveaux tracés.
Une concertation est prévue entre la mi-novembre 2021 et la mi-février 2022.
Le patron écologiste de la Métropole se dit prêt à revoir sa copie sans pour autant renoncer forcément au projet.
Les trois tracés proposés sont :
Gare de Francheville - Gravière/Taffignon - Haut de Sainte-Foy-lès-Lyon - Perrache (Lyon 2e, métro A) ou Jean-Jaurès (Lyon 7e, métro B)
Gare de Francheville - Gravière/Taffignon - centre de Sainte-Foy-lès-Lyon - La Mulatière - Gerland (Lyon 7e, métro B)
Gare de Francheville - Gravière/Taffignon - sud de Sainte-Foy-lès-Lyon (pour éviter le centre) - La Mulatière - Gerland (Lyon 7e, métro B)
Face à la grogne de plusieurs maires, Bruno Bernard, répond dans l'émission Dimanche en Politique : ''Tout est possible, y compris faire le projet que je crois nécessaire. Je vois par rapport aux oppositions qu’il faut aussi adapter, étudier les alternatives. Nous sommes en train de le faire par exemple sur un bus, rue du Commandant Charcot. Je souhaite, avant d’étudier le projet par câble, de regarder les alternatives, au même niveau que le transport par câble pour apaiser les débats. Parce que je trouve que l’opposition notamment de la maire de Sainte-Foy-lès-Lyon qui est contre le projet, alors que le maire de Francheville et de Lyon sont pour, a mis une tension dans ce débat qui n’est pas possible. Donc, une nouvelle fois, je fais preuve d’ouverture et j’espère que cela permettra d’avoir des débats sereins sur ce projet''.
Le maire de Lyon, Gregory Doucet (EELV) et celui de Francheville, Michel Rantonnet (LR) sont favorables au projet.
En revanche, le maire du 2e arrondissement de Lyon, Pierre Oliver (LR), le maire de Saint-Foy-Lès-Lyon, Veronique Sarselli (LR), ville la plus impactée par les tracés, le maire de La Mulatière Véronique Déchamps (LR) sont fortement opposés au projet. La maire d’Oullins Clotilde Pouzergue (LR) dont la ville n'est pas concernée par le tracé s'est dit opposée par solidarité.
Le métro E ne fait pas non plus l'unanimité
Les maires de l'Ouest lyonnais se sont mobilisés à plusieurs reprises en faveur du métro E, tandis que l'exécutif de la Métropole s'était montré fort réticent à sa création. Y sont favorables les maires de Tassin, Sainte-Foy-lès-Lyon, Charbonnières-les-bains, Francheville, Craponne, Saint-Genis-les-Ollières, Grézieu-la-Varenne, Chaponost ou encore le maire du 2e arrondissement de Lyon.
La fronde de 45 maires des 59 communes de la Métropole de Lyon
Mi-septembre 2021, plus des deux tiers des élus signent une tribune, dans le JDD, contre la gouvernance de la Métropole de Lyon.
Dans cette tribune, signée par des maires, conseillers métropolitains et municipaux principalement de droite et du centre, les termes pour dénoncer le comportement de l'exécutif ne manquent pas : ''Mépris, gouvernance aveugle et verticale contre les communes et sans les citoyens'' ou encore ''Cette Métropole est devenue un monstre technocratique : arrêtons la casse !''.
On peut y lire également que, toujours selon les frondeurs, ''Bruno Bernard est devenu le parangon d’une gouvernance métropolitaine ultra-verticale ultra-centralisée et ultra-segmentée à mille lieux des élus municipaux et des citoyens''.
La Métropole de Lyon, un statut unique en France
Le statut de métropole a été créé le 16 décembre 2010, puis a été renforcé par la loi du 27 janvier 2014, la loi MAPTAM, Modernisation de l’action publique territoriale et de l’affirmation des métropoles.
En France, seule la Métropole de Lyon a un statut très particulier. C'est la seule collectivité territoriale dotée à la fois des compétences d’une métropole et d’un département.
C'est le 1er janvier 2015, que la Métropole de Lyon est créée en tant que collectivité territoriale à statut particulier, avec, dans l'idée de conforter son rang de grande métropole européenne aux côtés de Manchester, Milan et Barcelone.
En mars 2020, elle devient la première métropole collectivité locale de plein exercice élue au suffrage universel direct. En d'autres termes, les conseillers municipaux ne sont plus automatiquement basculés dans l'hémicycle, mais élus au suffrage universel direct.
Bruno Bernard est président de la Métropole de Lyon depuis juillet 2020. Il succède à Gérard Collomb et David Kimelfeld.