Rhône : ce que l'on sait après l'incident chimique sur le site Blédina à Villefranche-sur-Saône

Lundi 6 avril, un incident chimique s'est produit vers 14h30, dans l'usine Blédina de Villefranche-sur-Saône. Dans la soirée, les pompiers étaient encore sur place mais la situation était sous contrôle. Le groupe Danone indiquait une reprise progressive de l'activité du site.


L'usine Blédina, spécialisée dans la production d'aliments pour bébé, a été victime d'un incident chimique, ce lundi en début d'après-midi. L'usine est implantée en plein coeur de Villefranche-sur-Saône (Rhône), rue Philippe Héron.
 

Ce que l'on sait de l'incident 

Un mélange de produits de nettoyage effectué à l'extérieur du bâtiment a provoqué l'émanation d'un nuage de couleur orange. 
 
Le groupe Danone rassure : "Les relevés effectués par les pompiers sur la zone de l'incident ont confirmé qu'il n'y avait pas de risque lié à l'inhalation de l’air ambiant, sur site et aux alentours, y compris pour les personnes présentes au moment de l'évacuation."

Pas d'inquiétude non plus sur la qualité des produits entreposés à l'intérieur du site. Le groupe assure que "la qualité et la sécurité de l'ensemble des matières premières, emballages et produits finis ont été totalement préservées." 

En revanche, des investigations vont être menées pour faire la lumière sur l'accident. 
 
Quid de la reprise d'activité? Au vu des résultats des relevés effectués par les pompiers, le groupe indique que les autorités "ont autorisé la reprise progressive de l'activité, après de nouvelles mesures à l'intérieur du site, dans les zones de production." L'heure est à "l’évacuation du contenu de la cuve avec l'aide d'une entreprise spécialisée, sous la supervision des pompiers pour pouvoir reprendre une activité normale dès que possible." 
 

Retour sur les faits

Les pompiers ont été appelés vers 14h45. L'incident a donné lieu à une évacuation rapide du site de Blédina qui accueillait près de 70 personnes. Elles ont été confinées dans la cour de l'usine. Par ailleurs, 20 personnes ont été évacuées du parking d'Auchan à proximité. 

Le nuage rouge orangé a été aperçu au-dessus de la cité caladoise. C'est une mauvaise manipulation qui serait à l'origine de l'incident. Deux acides très réactifs auraient été mélangés. 

Les pompiers ont indiqué que de l'acide sulfurique est entré en contact avec de l'acide nitrique, occasionnant une réaction chimique et notamment un dégagement de vapeurs "nitrées". Pas d'incendie mais d'explosion. Le dégagement de vapeur était toujours en cours vers 16h30. Un dispositif hydraulique a été mis en place pour venir à bout du panache. Il s'agissait de créer un rideau d'eau pour "dissoudre les vapeurs". Il s'agissait aussi de refroidir les cuves. 

Les pompiers ont  également mis en place un périmètre de sécurité de 300 mètres dans le sens du vent et de 100 mètres autour de l'usine. Les soldats du feu ont indiqué que la fumée est nocive mais qu'il n'y a pas de danger immédiat. Selon le SDMIS69, la situation est sous contrôle. Toutefois, les pompiers recommandent aux riverains de rester confinés dans leurs habitations, de laisser "portes et fenêtres fermées le temps de dissipation des fumées". Le produit qui se dégage est irritant pour les yeux et les voix respiratoires mais sans danger. On ne déplore aucun blessé.
 
Le point en milieu d'après-midi avec le Colonel Lionel Chabert - SDMIS 69


Lundi en fin de journée, où en est l'intervention ?

Les pompiers ont indiqué que deux équipes spécialisées sont sur place pour procéder à la "neutralisation de la solution", notamment en ajoutant de la soude. Après la neutralisation, il s'agira de procéder au dépotage de la solution dans une cuve, avant l'étape de décontamination. Ces deux étapes techniques devraient encore durer quelques heures.
 
Les recommandations des pompiers C'est un vent de sud qui souffle et remonte vers le nord. En raison de cet incident chimique, la ville de Mâcon a également demandé à ses habitants de rester confiner et de fermer les fenêtres. De son côté, la préfecture de l'Ain a indiqué dans l'après-midi qu'il n'y avait pas de risque pour les populations du département.

La mairie de Villefranche-sur-Saône communique :

La mairie e a notamment expliqué pourquoi la sirène communale n'a pas été déclenchée. Cette dernière est déclenchée "dans le cadre avéré d'un risque aux populations, à travers des dispositifs spécifiques et gradués comme le Plan Communal de Sauvegarde ou le Plan Particulier d'Intervention des sites Seveso." Or, le site de Blédina  n'est pas classé Séveso. Et la mairie précise : "en l'état des informations transmises par la cellule spécialisée du SDMIS et fournies à la Ville, il n'y avait aucune raison valable de déclencher la sirène communale." 

Concernant l'alerte donnée par les gendarmes et l'émotion qui a suivi sur les réseaux, la mairie déplore "la précocité de cette annonce qui a suscité l'émotion légitime des populations qui l'ont entendue.".
Selon la mairie, des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant les forces de l'ordre alerter les populations de communes alentours (notamment dans l'Ain) avec l'annonce micro suivante :"restez chez vous confinés, ceci n'est pas un exercice, un nuage toxique se déplace d'une usine de Villefranche".

Enfin, la mairie a indiqué que les valeurs relevées de dioxyde d'azote par la cellule spécialisée du SDMIS sur le site, lors de cet incident, étaient inférieures à 1 ppm (0,8 ppm). Des valeurs inférieures aux minima. " A titre d'exemple, les valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP) établies par le Code du Travail dans l'air des lieux de travail est de 3 ppm pour le dioxyde d'azote," signale la mairie.
 
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