Il y a 30 ans, Klaus Barbie ex-chef de la gestapo de Lyon, mourait en détention à Bron, dans le Rhône. En 1987, la cour d'assises de Lyon l'avait reconnu coupable de 17 crimes contre l'humanité, dont celui du train 14166. Le Mémorial de la prison de Montluc expose l'histoire de ce dernier convoi.
Il y a 30 ans, le 25 septembre 1991, Klaus Barbie ex-chef de la gestapo de Lyon, mourait en détention à Bron, dans le Rhône. En 1987, la cour d'assise de Lyon l'avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, après l'avoir reconnu coupable de 17 crimes contre l'humanité, dont celui du train 14166.
Le Mémorial de la prison de Montluc documente le martyr inédit de ce convoi parti le 11 août 1944 de Lyon. Le départ de ce train s’est fait sous l’ordre de Klaus Barbie, avant la Libération.
"Il n'y a aucun autre exemple en France d'un transfert de prisonniers devenant un convoi de déportation", relève l'historien spécialiste de la Shoah, Tal Bruttman, commissaire de cette exposition qui servira de support pédagogique au Concours national de la Résistance 2021-2022, destiné aux collégiens et lycéens.
Retour sur le convoi mortel du 11 août 1944, train 14166
Le 11 août 1944, le train 14166, convoi le plus important jamais constitué au départ de Lyon, devait seulement rallier les camps de transit de la région parisienne. Le train devait se rendre à Romainville et à Compiègne pour les 300 femmes et hommes résistants, et à Drancy pour les 350 Juifs.
Mais les voies de chemins de fer sont bombardées et le train 14166 change sans cesse de destination.
"A chaque fois, parce que cette direction était bombardée, il fallait prendre une autre voie qui était encore bombardée", témoigne dans l'exposition Jacques Benayoun, un des derniers survivants.
Le train finit par prendre la direction du Reich. Il atteint les camps de Natzweiler-Struthof, en Alsace, puis ceux de Ravensbrück et d'Auschwitz-Birkenau le 22 août. Mais la direction SS de Birkenau n'a pas été prévenue de son arrivée. Les prisonniers-déportés devaient attendre pour connaître le sort qu’il leur était réservé.
Beaucoup d’entre eux ne devaient pas être déportés et auraient pu être épargnés. Parmi eux, et selon la terminologie nazie, il y avait des "conjoints d'aryens", ou des "Mischlinge", c’est-à-dire des "demi-juifs’’, poursuit l'historien spécialiste de la Shoah,Tal Bruttman, commissaire de cette exposition. Les deux-tiers des passagers du train 14166 finiront assassinés.
Lors du procès de Klaus Barbie, en 1987, le sort des passagers du train 14166 figurait parmi les 17 chefs d'accusation retenus contre celui que l'on surnomme le "boucher de Lyon".
Klaus Barbie sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il mourra en détention, à Bron, le 25 septembre 1991. Il y a trente ans.
RETOUR SUR LE PROCES ET LA MORT DE KLAUS BARBIE