Le nouveau spectacle de Mourad Merzouki "Zéphyr" est programmé actuellement à la maison de la danse à Lyon. Nous vous proposons à cette occasion de revoir le magazine sur le chorégraphe lyonnais " 30 ans de danse hip-hop racontés par Mourad Merzouki."
Il y a bientôt 30 ans, je rencontrais pour un reportage dans un gymnase de Saint-Priest en banlieue lyonnaise de jeunes danseurs de hip-hop.
Comme beaucoup, ils avaient appris leurs premiers pas devant la télé avec l'émission H.I.P-H.O.P. de Sydney. Ils occupaient le terrain au sens propre. Les gymnases et les parvis au sol les plus lisses possibles. Mais très vite dans ce groupe de quatre danseurs deux figures vont émerger : Mourad Merzouki et Kader Attou.
Deux réussites parallèles
Qui aurait dit que presque 30 ans plus tard, nous nous retrouverions pour parler et montrer encore et encore du hip-hop.
Ils sont toujours là et l’un et l’autre sont les seuls chorégraphes et danseurs de hip-hop en France à diriger un Centre Chorégraphique National et à triompher dans le monde entier. Destins parallèles qui servent aujourd’hui d’exemple à de nombreux jeunes danseurs. Car le hip-hop est plus que vivant aujourd’hui. Plusieurs générations et de nombreuses histoires marquent l’évolution particulière du hip-hop en France. Ils sont là pour nous montrer leurs talents et nous expliquer comment ils inscrivent leur danse dans leur vie ici.
Tout commence dans le battle
Il n'y avait qu’à voir le nombre d’inscrits au dernier battle organisé le 11 octobre 2020 après des mois sans pouvoir s’exprimer. Défi que se lancent les danseurs pour mieux briller et montrer tout ce qu’ils ont dans le ventre.
De ces concours émergent de nouveaux talents qui franchiront le pas. Des battles à la scène pour un vrai spectacle. La compagnie lyonnaise Relevant en est un exemple. Après avoir gagné les hip-hop games France 2019, ils viennent de proposer une première version d’un spectacle au titre qui fait du bien par les temps qui courent : « l’art de l’inclusion ».
Danse, cirque et boxe
Le hip-hop s’est aussi nourri d’autres influences. Le public des théâtres a appris à regarder le hip-hop autrement et les danseurs ont su, en France, inclure dans leur univers d’autres mondes, cirque, musique classique, sports… Quel bonheur de revoir des extraits des grands spectacles de Käfig qui ont fait le tour du monde : mention spéciale à « Boxe Boxe » et « Pixel ». Une vraie marque de fabrique qui s’exporte dans le monde entier et fait rêver des jeunes danseurs d’autres pays comme au Brésil ou dans le Maghreb. Avec « Danser Casa », les deux complices Mourad Merzouki et Kader Attou ont embarqué de jeunes danseurs marocains dans l’aventure.
Enfin, si dans les années 90, les femmes sont restées longtemps minoritaires dans ce monde, les choses changent. Les danseuses du collectif Ma Dame Paris m’ont raconté leur approche de ce monde, revendiquant leur collectif 100 % féminin pour porter leur style, le waacking.
Le danseur hip-hop est un peu comme le bon vin. Avec le temps, il se bonifie
Le hip-hop continue à nous faire vibrer et la première génération est toujours là. Pour preuve les fidèles compagnons de route de Mourad Merzouki, Yann Abidi, Rémi Autechaud, Kader Belmoktar, Brahim Bouchelaghem, Rachid Hamchaoui, Hafid Sour se retrouvent de temps en temps depuis quatre ans sur la même scène pour un spectacle « Cartes blanches ».
Ni tout à fait le même ni tout à fait un autre, 30 ans après, le hip-hop reste bien vivant.
Nous vous proposons la plus belle affiche de hip-hop du moment :
Mourad Merzouki et la compagnie Käfig, Kader Attou et la compagnie Accrorap, le collectif Ma Dame Paris, la compagnie Relevant, Sarah Adjou et la compagnie Yasaman, Lilou, Rémi Truchy, Yann Abidi, Rémi Autechaud, Kader Belmoktar, Brahim Bouchelaghem, Rachid Hamchaoui, Hafid Sour.
30 ans de danse hip-hop racontés par Mourad Merzouki mercredi 19 janvier à 9h50 sur France3 Auvergne-Rhône-Alpes