Depuis ce lundi matin, 12 avril 2021, une vingtaine de moutons ont envahi les pelouses de la maison de retraite Le Clairon, à Saint-Priest, près de Lyon. Une équipée ovine pour tondre les pelouses et mettre du vert au coeur des résidents.

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L'image est peu commune mais elle ravit les résidents de cette résidence pour personnes âgées autonomes de Saint-Priest. " Le Clairon" a, pour la première fois, fait appel à des moutons pour entretenir ses espaces végétalisés. Une vingtaine de ces charmantes brebis ont pris place pour la journée sur les pelouses, "un test", explique Daphnée Jorquera, sa directrice. Douze brebis adultes et leurs cinq agneaux paissent l'herbe tendre des 2 000 m2 qui entourent les bâtiments où vivent soixante-trois résidents.
Leur préférence ? Le trèfle, assure, en connaisseur, Christophe Darpheuil, qui a créé l'association Naturama à Sainte-Colombe (Rhône) il y un peu plus de 20 ans.

Sous l’œil curieux des personnes âgées, elles ont pris leurs aises malgré une herbe trop humide à leur goût, remarque Christophe. "Une herbe trop mouillée entraîne généralement des difficultés de digestion chez les moutons." Ce lundi, les animaux ont le choix entre le trèfle, (elles adorent) l'oseille sauvage, le rey-grass ou encore la luzerne, les marguerites, le plantin et les pissenlits. Autant de plantes pour une bonne partie d'entre-elles insoupçonnées dans cette première couronne lyonnaise.

"Destine-moi des moutons", les personnes âgées enchantées !


Avertis une semaine avant l'arrivée des brebis, les résidents n'en ont pas moins été surpris quand les bêtes sont descendues de la bétaillère. "Ça a été une belle surprise", reconnaît Daphnée Jorquera, qui depuis un an avait l'idée d'abandonner la tonte mécanique. C'est avec l'équipe que la décision avait été prise in fine il y a quelques semaines quand l'entretien du jardin commençait à se faire sentir. Le CCAS de la ville de Saint-Priest avait donné son accord.
Ce matin, les habitants se passent le mot. Des moutons dans le parc... Alors, ils et elles sont descendues au rez-de-chaussée pour les regarder, les toucher, les admirer.
"Un peu comme les chats ou certains oiseaux, cette présence d'animaux de la ferme créée du contact, ça les apaise, par ces temps de crise pandémique, ça fait du bien !", confirme une encadrante.

5 moutons à l'hectare par année


Pour bien faire, s'aperçoit le berger, il faudrait envisager de laisser ces brebis une bonne semaine par mois en période de tonte pour traiter la totalité des zones végétalisées. Selon les études faites sur le sujet par les chambres d'agriculture, il faut compter 5 moutons à l'hectare à l'année pour un entretien du paysage.

Autour de la résidence autonome, il faut néanmoins veiller à ce que les brebis n'aillent pas sur les passages de voitures. "Nous ne sommes pas dans un pré à la campagne... Ici circulent les personnels, les visiteurs sans compter les soignants qui s'occupent de leurs patients. Mais cela pourrait se faire moyennant un filet de protection comme sur les pâtures ou les alpages", constate Christophe Darpheuil, qui travaille avec les ovins depuis presque un quart de siècle. N'a-t-il pas passé des contrats avec des sociétés d'autoroute pour l'entretien de zones difficiles d'accès entre des bretelles compliquées ?
Il ressort de ces expériences avec l'APRR notamment que les brebis sont très efficaces dans des configurations dangereuses pour les employés humains et leurs appareils thermiques, parfois si peu commodes à porter et manipuler.

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