Les différents épisodes caniculaires de l'été 2022, ont causé près de 3 000 décès en France, en particulier chez les personnes âgées et les enfants en bas âge. Face aux vagues de chaleur à répétition, il est indispensable de préparer nos corps et d'adapter nos rythmes de vie. Travail, loisirs, activités du quotidien, quels sont les bons gestes à adopter ? Eléments de réponse
On ne va pas se mentir : sous nos latitudes, on a bien du mal à résister aux vagues de chaleur. Elles arrivent quand les températures et niveaux d'humidité sont au-dessus de la normale pendant plusieurs jours. À noter que la définition de "vague de chaleur" n'est ni universelle, ni scientifique puisqu'elle dépend de ce que l'on considère comme "normal" dans un endroit donné.
Ceci dit, on est tous d'accord pour reconnaître que notre corps souffre quand il a trop chaud : difficultés à dormir, déshydratation, diminution et/ou perte d'appétit, problèmes circulatoires... Et si le corps fatigue, c'est pour tenir le coup et éviter la surchauffe de nos organismes : " Nos facultés d'adaptation à court terme viennent des échanges entre les systèmes nerveux, endocriniens, cardiaques et immunitaires, explique Rémy Slama, directeur de recherches en épidémiologie environnementale, dans le Huffpost. Les hormones thyroïdiennes contrôlent le rythme cardiaque, la pression artérielle. La réaction à la chaleur se fait immédiatement." Parmi les armes efficaces dont dispose le corps humain, il en est une redoutable : la sueur ! " Nous sécrétons une hormone antidiurétique pour permettre à l'eau de ne plus être évacuée par la vessie, mais par la transpiration ", précise Rémy Slama.
En toute logique, plus on évacue l'eau, plus il faut en boire. Tout le monde le sait mais tout le monde ne le fait pas. Du mal de tête à l'insolation en passant par les nausées, les crampes, l'augmentation du rythme cardiaque, les conséquences de la déshydratation peuvent être dangereuses pour la santé et le coup de chaleur, mortel. La prévention est simple et à portée de tous : rester chez soi, s'hydrater, préférer les activités sportives à la fraîche, chercher l'ombre, ne pas s'exposer au soleil etc.
La prévention est dans les gestes à adopter mais sans doute pas la solution. Si une partie d'elle peut venir de notre capacité physique à s'adapter aux fortes chaleurs, il faut aussi repenser nos modes de vie. Direction l'Espagne et l'Australie dans la vidéo ci-dessous.
Nous adapter ou mourir ? Au fil des siècles, nos ancêtres ont survécu grâce notamment à des modifications génétiques des organismes. Qu'en est-il pour nous ? " Les Européens descendent d'Africains ayant migré il y a plus de 2 millions d'années, explique Alain Froment médecin anthropologue. Plusieurs millions d'humains vivent déjà sous des températures de plus de 40 degrés. C'est vivable à condition de bien s'hydrater avec un bon apport en sels minéraux." Et de rajouter : " La morphologie mince et longiligne des peuples d'Afrique de l'Est, des Massaïs et des Peuls , est idéale pour abaisser la température du corps. "
Pourquoi ? Parce que pour se maintenir à 37 degrés, notre thermostat est : l’évapotranspiration. La peau se recouvre de sueur qui, en s’évaporant, pompe la chaleur. Donc, plus la taille est grande et le volume petit, plus la surface de peau est étendue et plus la « réfrigération » est efficace. À l’inverse, les Inuits par exemple, petits et trapus limitent les pertes de chaleur.
En attendant, de nous modifier totalement, soyons vigilants. Prenons soin de nous, de nos vieux et de nos plus jeunes.
Concernant le travail, le Code du travail prévoit que l'employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des salariés notamment au regard des conditions de température. Autrement dit, l'employeur est tenu de mettre en place une organisation et des moyens adaptés en cas de fortes chaleurs.
Enfin, le plan canicule du gouvernement est consultable sur https://www.ecologie.gouv.fr/vagues-chaleur-plan-national-anticiper
" Adapter notre corps à la chaleur " avec Alain Froment, médecin anthropologue et Emeric Stauffer, médecin du sport et de l'activité physique. Ils sont les invités de Lise Riger dans l'info en plus du vendredi, le 23 juin à 18h30 sur france3 Auvergne-Rhône-Alpes.