"Si ce marché avait été installé place Bellecour, ça n'aurait pas duré deux mois", les habitants demandent la fin du marché sauvage des États-Unis

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Les habitants et les commerçants du quartier des États-Unis dans le 8e arrondissement de Lyon, souhaitent voir disparaitre le marché sauvage qui envahit leur quartier trois fois par semaine. ©FTV

Le marché des États-Unis, dans le 8ᵉ arrondissement de Lyon, a "sa version off" depuis six ans. Des centaines de vendeurs à la sauvette ont envahi un espace de 2000 m² à proximité. Des policiers ont été mobilisés dernièrement pour empêcher leur installation. Commerçants et riverains souhaitent que ces mesures se pérennisent afin de retrouver la tranquillité de leur quartier.

Depuis peu, le maire du 8ᵉ arrondissement de Lyon se déplace en personne pour s'assurer que les vendeurs à la sauvette sont empêchés de s'installer les jours de marché (mardi, jeudi et samedi). "Dès que la police s'en va, ils se réinstallaient. Donc là, on revient à un dispositif permanent. C'est le seul moyen de s'en sortir" justifie Olivier Berzane.

Un ras-le-bol des habitants et des commerçants

Une vingtaine de policiers patrouillent dès l'installation, et toute la matinée. Une mesure coercitive qui vient s'ajouter aux 200 mètres de barrière en fer déjà mis en place. L'objectif : empêcher l'accès à ce lieu où peuvent s'installer d'habitude jusqu'à 700 personnes.

"Une des conséquences très négatives de ce marché, c'est que quand il prend fin, c'est une déchetterie à ciel ouvert.

Olivier Berzane,

Maire du 8e arrondissement de Lyon

"Ça coûte une fortune au service de propreté de la métropole pour ramasser l'ensemble des déchets qui sont laissés au sol. Ça donne une image du quartier déplorable" alarme l'édile.

Le périmètre concerné fait au moins 2 000 m² qui sont utilisés pour vendre des vêtements, de l'aide alimentaire, mais aussi des cigarettes de contrefaçon ou des médicaments. Un trafic qui porte aussi atteinte aux commerçants autorisés. Claude Boucher, agriculteur fromager, déplore une baisse de 30 % sur ses ventes les jours concernés.

Les gens préfèrent les jours où il n'y a pas ces marchés sauvages. Les autres jours, ils se décalent sur d'autres marchés.

Claude Boucher,

agriculteur fromager

Du côté des riverains, on dénonce des vendeurs à la sauvette qui perturbent le fonctionnement du tramway et se déplacent parfois jusqu'au pied des immeubles. "Là, on arrive dans la zone où commencent à s'installer les marchands, on les voit derrière qui se mettent à l'abri. Ils attendent le départ de la police municipale et la police nationale pour pouvoir s'installer. On peut facilement avoir de 2 à 300 personnes" détaille Eddie Gilles Di Pierno, président du comité d’intérêt local du 8ᵉ. La vie du quartier se dégrade selon lui. Le sentiment d'être oublié, de ne pas être considéré, est encore plus fort, même si les efforts de la municipalité et celui de la préfète du Rhône sont salués. Eddie Gilles Di Pierno en appelle au maire de Lyon, Grégory Doucet, mettant en avant sa "petite guéguerre" avec le ministère de l'Intérieur comme source de sa passivité.

Si ce marché avait été installé place des Terreaux ou place Bellecour, ça n'aurait pas duré deux mois. Nous, ça fait quand même six ans qu'on subit ça, c'est insupportable"

Eddie Gilles Di Pierno,

président du comité d’intérêt local du 8e

Une approche plus globale pour éviter la délocalisation

Le président du comité d’intérêt local du 8ᵉ rappelle - avec le sourire - que le quartier a été classé en reconquête républicaine par le gouvernement. Riverains et commerçants demandent donc une présence systématique d'une dizaine de policiers sur le marché, comme ce fut le cas aux Minguettes pendant les deux ans où il a été touché par le même phénomène. Ils appellent également à "une gestion plus globale de la pauvreté dans notre pays", car sans cela, "les vendeurs à la sauvette iront dans un autre marché, perturber un autre quartier".

Lyon 8ᵉ est le 2ᵉ marché de Lyon en termes de chiffre d'affaires. 

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