Attirés par l'"Outrenoir", des milliers de visiteurs poussent chaque jour les portes du Musée des Beaux-Arts pour admirer, médusés, les oeuvres gantesques du maître de l'abstraction.
En cette période de vacances, de fin d'année mais aussi d'exposition (elle se termine le 28 janvier), la fréquentation est impressionnante. Et les files d'attente devant les guichets, ne le sont pas moins.
"J'ai toujours été fidèle à Soulages, je suis professeur en arts plastiques", explique cet homme, visiblement très ému par les oeuvres qu'il retrouve, "et je reste un amoureux de Soulages. "C'est impressionnant, ça me plait beaucoup", "il y a beaucoup de différences de matières", chuchote une jeune fille, presque petite à coté des toiles haut-perchées.
"Nous accueillons beaucoup d'anglophones, de germanophones, et des Italiens. Des croisièristes, énormément de touristes en fait, explique le responsable du service intérieur du musée, Alberic Chastel. "Nous avons eu une forte affluence aussi au moment de la Fête de la Lumière".
A observer de près les visiteurs, on les surprend happés, en pleine contemplation. L'attraction irrésistible, inexplicable, de l'abstraction. Ce noir, tous y sont englués, comme dans du goudron. Une matière épaisse aux multiples reliefs, sur lesquels la lumière jaillit, rebondit, caresse... Forcément plus sombre, mais aussi plus complexe que le fameux bleu de Klein. Pour autant, il n'y a pas de "noir de Soulages". C'est d'Outrenoir dont il s'agit.
L'Outrenoir, c'est la façon dont le noir envahit la toile, tout en révélant la lumière, un phénomène que Soulages n'a pu contenir, il a pris naissance en 1979. Depuis, la puissance de l'Outrenoir guide et domine l'oeuvre du peintre sculpteur.
"Soulages XXIe siècles", c'est à avoir jusqu'au 28 janvier 2013, au Musée des Beaux-Arts de Lyon.