Arrêt des compétitions, plus d'activité depuis la mi-mars : l'inquiétude est de mise dans de nombreux clubs sportifs amateurs. Pour leur venir en aide : une plateforme nationale de dons a vu le jour sous l'égide du ministère des Sports. Neuf associations sportives du Rhône y sont inscrites.
Club d'échecs, de roller, de handball, de football... Neuf associations sportives du Rhône sont d'ores et déjà inscrites ce mardi 19 mai 2020 sur la plateforme nationale de dons "Soutiens ton club". L'initiative vise à venir en aide à tous les clubs sportifs, bien souvent au statut amateur, très impactés financièrement par la crise sanitaire du coronavirus Covid-19. Des clubs dont la reprise et la saison prochaine s'annoncent difficiles.
80.000 euros de pertes pour le F.C Lyon
Créé en 1893, le F.C Lyon est non seulement l'un des plus anciens clubs de France, mais aussi le premier club amateur de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec ses 1400 adhérents.Yvan Claudey, son directeur général, a accepté de nous livrer ses comptes après plus de deux mois d'inactivité. "Les pertes pour le club sont estimées à 80.000 euros, dont la moitié concerne l'annulation d'événements qui ne pourront être reprogrammés cette année. 80.000 euros, c'est l'équivalent de 15% du budget du club".
Si on a la chance de pouvoir éponger en partie la catastrophe grâce à un don exceptionnel d'un ancien joueur formé au F.C Lyon et devenu pro en Allemagne, notre inquiétude se porte sur les adhésions et les partenariats pour la saison prochaine.
Les cotisations des 1400 adhérents permettent d'équilibrer le budget. Mais Yvan Claudey redoute une certaine frilosité des parents au sortir de cette crise sanitaire. Habituellement lancées dès début juin, les inscriptions s'annoncent plus tardives, "avec des familles fragilisées par le confinement au niveau de leur pouvoir d'achat"et pour lesquelles le montant de la cotisation peut s'avérer un frein.
Autre source d'inquiétude pour le directeur général du F.C Lyon : "le budget sponsors et mécénat qui va baisser, car sur la centaine d'entreprises partenaires du club de football, qui participent financièrement aux activités, beaucoup sont elles-aussi en difficulté.".
Faute de visibilité sur des aides potentielles des collectivités et de la FFF, Yvan Claudey a donc saisi la balle au bond, et inscrit le F.C Lyon sur la plateforme de dons "Soutiens ton club". Un outil pratique et très accessible, dit-il. A quoi serviront les dons ? Difficile à envisager précisément pour le moment. Mais pour le F.C Lyon qui compte 5 salariés aujourd'hui en chômage partiel, l'important est de continuer de proposer du football pour tous. Le club accueille un millier de jeunes mineurs, pris en charge 15 à 25 heures par semaine par des éducateurs.
"A la recherche de dons pour anticiper les problèmes" à l'ASUL
A Vaulx-en-Velin, le club de handball féminin de l'ASUL est toujours à l'arrêt ce mardi 19 mai 2020. Le gymnase reste fermé, et le handball considéré comme un sport de contact, ne peut toujours pas reprendre.Les cinq salariés du club sont au chômage tandis que le président, Pascal Jacquet, dit avec humour avoir profité du confinement pour préparer la rentrée. "L'effectif de joueuses est ciblé, les contrats prêts à être signés, et même si les protocoles sont encore flous quant à la reprise, on se prépare à redémarrer comme si de rien n'était en septembre".
L'équipe phare de l'ASUL évolue en deuxième division de handball féminin. Mais le club n'en reste pas moins "familial, un tout petit dans sa catégorie" précise Pascal Jacquet. Il lâche dans un sourire :
On a l'habitude de faire beaucoup avec pas grand-chose.
A l'heure qu'il est, le président du club ne mesure pas encore l'impact du confinement et de l'inactivité, mais déplore une première défection parmi ses partenaires. S'attend à ce qu'il y en ait d'autres.
Alors pourquoi s'inscrire sur cette plateforme nationale de dons ? Par anticipation, répond Pascal Jacquet. Le club et ses 200 licenciés s'attend à subir "le contrecoup de la crise sanitaire, comme pour toutes les associations, en 2021. Surtout si les habituels soutiens financiers des collectivités sont rediscutés".